« En Afrique subsaharienne, 70 à 90 % de la population active est employée dans des emplois non-salariés », indique le rapport intitulé « Création décents d’emplois : stratégies, politiques et instruments », un document qui fait état d’approches innovantes sur la question de l’emploi.
Le rapport relève qu’ « environ 80 % de ces emplois non-salariés sont agricoles (et) 10 à 30 % d’entre eux se trouvent dans des ménages ou des micro-entreprises (valable pour l’emploi principal uniquement) ».
Le problème de l’emploi reste complexe en Afrique. Chaque année, le continent devra générer entre 12 et 15 millions d’emplois, soit plus de 1 million de nouveaux emplois par mois. Pour Célestin Monga, vice-président et économiste en chef à la BAD, il faut tabler sur des idées innovantes.
Les pays Africains, selon lui, doivent être « extrêmement prudents dans le choix des industries », l’idée étant qu’ils puissent concentrer ou utiliser les ressources limitées pour financer des pôles de croissance économique.
Les pays qui ont d’ailleurs pu s’en sortir sont ceux qui ont mené une réflexion avec le secteur privé sur les industries. C’est pourquoi préconise-t-il la création des « enclaves d’excellence », qui dans le domaine de l’agriculture sont les zones spéciales de transformation agro-industrielle (parcs industriels).
Le rapport décrit qu’ «environ un tiers des personnes qui n’ont pas d’emploi salarié font généralement état de multiples activités économiques au cours de l’année, auprès d’entreprises agricoles et non agricoles ». En outre, nombre de la population active travaille dans l’informel.
Entre 2000 et 2008, l’emploi en Afrique a augmenté en moyenne de 2,8 % par an, soit environ la moitié du taux de croissance économique.
Seuls cinq pays, notamment l’Algérie, le Burundi, le Botswana, le Cameroun et le Maroc ont enregistré une croissance de l’emploi de plus de 4 %14.
De 2009 et 2014, la croissance annuelle de l’emploi a atteint une moyenne de 3,1 % malgré un ralentissement de la croissance économique. Cependant, ce chiffre était toujours inférieur de 1,4 point de pourcentage à la croissance économique moyenne, note le texte.
Le professeur Tchétché Nguessan, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, a invité la BAD à davantage mettre l’accent sur la formation, un pilier capital pour transformer le continent dans tous les domaines.
Cette croissance des emplois a principalement touché les femmes et les jeunes (âgés de 15 à 24 ans).
L’Afrique comptait 226 millions de jeunes en 2015, un chiffre qui devrait augmenter de 42 % d’ici 2030, pour atteindre 321 millions selon les prévisions.
La stagnation de l’emploi a retardé la réduction de la pauvreté. Bien que la part des pauvres en Afrique soit passée de 56% de la population en 1990 à 43 % en 2012, le nombre de personnes pauvres a augmenté.
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