Un attentat a de nouveau frappé samedi soir le coeur de Londres, où trois assaillants à bord d'une camionnette ont foncé dans la foule sur le London Bridge puis attaqué des passants au couteau, faisant six morts, avant d'être abattus par la police.
La police a indiqué qu’elle traitait ces attaques, qui interviennent à seulement cinq jours des élections législatives au Royaume-Uni, comme « des actes de terrorisme ».
Cet attentat est le troisième à frapper la Grande-Bretagne en moins de trois mois. Le parti conservateur a annoncé dimanche suspendre sa campagne nationale pour les législatives.
L’attentat, qui n’avait pas été revendiqué tôt dimanche matin, s’est produit quelques minutes après la fin de la finale de la Ligue des champions, dans un quartier où beaucoup de spectateurs s’étaient rassemblés pour suivre le match dans les bars.
Les policiers ont été appelés à 22H08 locales (21H08 GMT) suite à des témoignages faisant état d’une camionnette fonçant contre la foule sur le pont. Le véhicule s’est ensuite dirigé vers le quartier voisin de Borough Market, a indiqué la police.
Là, les assaillants ont quitté le véhicule et plusieurs personnes ont été poignardées, dont un membre de la police des transports, grièvement blessé au visage et à la jambe.
Les policiers ont « réagi rapidement, affrontant avec courage ces trois individus qui ont été abattus à Borough Market », selon un communiqué de la police. Les agresseurs ont été tués dans les huit minutes suivant le premier appel à la police.
« Les suspects portaient ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses », a précisé la police, qui a appelé à éviter les quartiers où s’est déroulée l’attaque afin de laisser les urgentistes faire leur travail.
Elle a également annoncé un renforcement de ses effectifs dans Londres dans les jours à venir.
Près de 50 blessés ont été hospitalisés dans 5 établissements différents, ont annoncé les services ambulanciers, qui ont soigné des blessés plus légers sur place.
Deux Français ont été blessés, « dont un en état grave », selon le porte-parole du gouvernement français Christophe Castaner.
« C’est pour Allah »
Stations de métro et rue fermées, fêtards enfermés dans les bars et restaurants, voitures de police passant toutes sirènes hurlantes: les deux sites touristiques sont passés de la fête au cauchemar.
« J’ai vu une camionnette rouler en zigzag en tentant de faucher un maximum de personnes. Les gens essayaient d’échapper à la course du véhicule », a raconté un témoin, Alessandro, sur la BBC.
« C’est une attaque terroriste, j’en suis sûre. J’ai vu une camionnette heurter la rambarde du London Bridge, puis un homme sortir avec un couteau pour se diriger vers un bar », a déclaré à l’AFP Dee, 26 ans, une habitante de Londres.
« Ils poignardaient tout le monde en criant +C’est pour Allah+ », a affirmé à la BBC Gerard, un témoin qui dit avoir vu une jeune femme s’effondrer. Evoquant un « massacre », un autre témoin, Eric, indique lui aussi avoir entendu ce cri.
Le président français Emmanuel Macron a assuré dimanche que la France était « aux côtés du Royaume-Uni », de même que la chancelière Angela Merkel, qui a souligné que l’Allemagne était « résolument aux côtés de la Grande-Bretagne ».
Le président Donald Trump a offert « le soutien total » des Etats-Unis après ce « brutal attentat terroriste » dans un entretien téléphonique avec Theresa May.
Troisième attentat
« Il n’existe aucune justification possible pour de tels actes barbares », a réagi le maire de Londres Sadiq Khan. Le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn a adressé ses « pensées » aux « victimes et leurs familles ».
M. Khan a précisé qu’il participerait dans la matinée à une réunion d’urgence du gouvernement pour faire le point sur l’attaque.
Cet attentat est le troisième en moins de trois mois en Grande-Bretagne: le 22 mars, à Londres, un homme avait aussi foncé sur la foule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier. L’assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l’islam, avait été tué.
Deux mois plus tard, un attentat a fait 22 morts et plus de 100 blessés le 22 mai à Manchester, lorsqu’un jeune Britannique d’origine libyenne s’est fait exploser à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande.
Cette dernière, qui doit participer dimanche à Manchester à un concert exceptionnel de charité en hommage aux victimes de l’attentat du 22 mai, a déclaré sur Twitter: « Je prie pour Londres ».
L’attentat de Manchester a été revendiqué par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui multiplie les attaques en Europe alors qu’elle enregistre des reculs sur le terrain en Syrie et en Irak.
Après Manchester, Mme May avait relevé à son maximum le niveau d’alerte terroriste en Grande-Bretagne, avant de le ramener samedi dernier au niveau « critique », soit celui d’un attentat « hautement probable ».
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