Après les accusations de l'ONU sur la présence de camps de rééducation dans la province du Xinjiang, dans l'est de la Chine, puis les dénonciations sur la surveillance quotidienne de la minorité musulmane, de nouvelles révélations du site Internet d'investigation britannique Bellingcat viennent confirmer l'oppression du régime chinois à l'encontre des Ouïghours en Chine. Une enquête approfondie a permis de démontrer que plus de 30 sites religieux avaient été détruits sur une période de deux ans.
Nick Waters, journaliste d'investigation du site Bellingcat a été contacté par RFI. Il est catégorique: « Mon investigation a commencé par deux mosquées. Des internautes avaient signalé leur disparition des images satellites. Il s'est avéré que ces deux mosquées avaient été, soit complètement détruites, soit sévèrement endommagées. J'ai ensuite poursuivi le travail en consultant les images satellites ou en interrogeant les militants sur le terrain et vérifié 100 localités abritant des sites religieux. Sur ces 100 sites analysés, 91 ont été identifiés comme des mosquées. Parmi elles, 31 ont été détruites, dont deux importants lieux de pèlerinage. »
Persécution systématique
« Tous ces sites religieux ont subi d'importants dommages structurels ou ils ont été entièrement démolis entre 2016 et 2018. Nous avons constaté une persécution systématique à l'encontre de la minorité musulmane ouïghoure, constate le journaliste. Des rapports ont déjà démontré que leur identité était réprimée. Notre enquête a démontré que les mosquées ont été détruites ou que leur structure a été modifiée de façon à ce qu'elles ne ressemblent plus à des mosquées, en retirant par exemple les minarets. Il apparaît donc qu'une destruction de l'héritage culturelle est en cours. C'est une tentative délibérée et systématique d'éradiquer l'identité musulmane dans cette région. »
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