Le Parlement indonésien a approuvé une loi controversée autorisant la «castration chimique» et la peine de mort pour les délinquants sexuels et les pédophiles.
En mai dernier, le président Joko Widodo avait proposé cette loi suite au viol et au meurtre d'une adolescente de 14 ans dans l'ouest de l'île de Sumatra. La jeune fille avait été attaquée par un groupe de douze jeunes hommes, âgés de 16 à 18 ans.
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Selon cette nouvelles loi, les pédophiles, les violeurs en série et les personnes suspectées d'avoir participé à des viols collectifs sur mineurs peuvent ainsi être punis de castration chimique et de mort.
Une injection d'hormones féminines
Au Parlement indonésien, les débats sur cette mesure avaient été particulièrement intense. Deux partis d'opposition ont notamment voté contre, tandis que des associations de défense des droits humain s'y opposaient également comme Amnesty International. L’Ordre des médecins indonésiens a annoncé que ses membres refuseraient d’administrer une castration comme sanction car cela va à l’encontre de leur déontologie.
La castration chimique consiste en l’injection d’hormones féminines visant à inhiber les pulsions sexuelles, une procédure déjà partiellement appliquée en Russie, en Corée du Sud, dans certains Etats américains ou en Pologne, précise iTélé.
«La punition la plus harassante» sur ce problème
La nouvelle loi permet également aux juges de condamner les délinquants sexuels à la peine de mort ou de leur installer une balise électronique. Les coupables de crimes sexuels sur enfants recevront, au minimum, une peine de dix ans de prison.
La commission nationale pour les femmes d'Indonésie (NCW) a fermement critiqué la loi, notament le coût de cette procédure «qui n’a pas fait réduire le nombre de crimes sexuels contre les enfants dans d'autres pays». Et d’ajouter : «Nous devrions dépenser et investir cet argent dans le soutien et l'aide aux victimes», déclare-t-elle dans un communiqué.
Le Dr Yohana Susana Yembise, ministre indonésienne pour les droits des femmes et la protection de l'enfance, a déclaré qu'elle «priait» pour que ces punitions «aient l'effet désiré», soulignant que le pays possède désormais «la punition la plus harassante» sur ce problème.
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