Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné jeudi 7 mars par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis pour la non-dénonciation des agressions pédophiles d'un prêtre de son diocèse.
La justice française a reconnu coupable le cardinal Barbarin de non-dénonciation d'agressions pédophiles d'un prêtre de son diocèse, le condamnant à six mois de prison avec sursis. En l'absence du cardinal, la présidente du tribunal correctionnel de Lyon, Brigitte Verney, l'a « déclaré coupable de non-dénonciation de mauvais traitements » envers un mineur entre 2014 et 2015.
Les avocats du cardinal Barbarin ont annoncé dans la foulée qu'ils allaient faire appel de la condamnation. « La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utiles », a indiqué Jean-Félix Luciani, en relevant qu'il « était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression avec des documentaires, un film... Ça pose de vraies questions sur le respect de la justice ».
Pour les cinq autres prévenus, le tribunal a considéré que les faits étaient, selon les cas, soit pas constitués soit prescrits et n'a donc pas prononcé de condamnation à leur encontre.
« Un symbole extraordinaire »
« Le souffle donné dans cette audience a eu des conséquences », a estimé Yves Sauvayre, l'un des avocats des parties civiles. « La responsabilité et la culpabilité du cardinal ont été consacrés par ce jugement. C'est un symbole extraordinaire. Une grande émotion historique ».
L’un des plaignants, François Devaux, a rapidement salué « une grande victoire pour la protection de l'enfance ». « Cette victoire envoie un signal très fort à beaucoup de victimes et leur permet de comprendre qu'elles sont entendues, écoutées et reconnues », a ajouté le cofondateur de l'association de victimes La Parole libérée, estimant qu'il s'agissait de « l'aboutissement d'un long parcours pour qu'émerge une prise de conscience ».
Les six mis en cause étaient poursuivis pour « non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans ». Des abus imputés au père Bernard Preynat, qui n'a pas encore été jugé pour ces faits antérieurs à 1991.
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