Trois mois après avoir été reconnu coupable de crimes pédophiles en Australie, le cardinal Pell, ancien numéro trois du Vatican, a été condamné à six ans de prison, dont près de quatre ans ferme. Un procès hors norme à tous points de vue. George Pell est la plus haute personnalité de l'Eglise catholique à être envoyée en prison pour pédophilie. Le jugement était diffusé en direct sur toutes les chaînes.
Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue
George Pell est resté parfaitement stoïque, épargné par les caméras qui étaient toutes exclusivement pointées sur le juge, Peter Kidd. Le verdict du magistrat a été diffusé en direct sur tous les médias, fait exceptionnel en Australie.
L'âge du condamné pris en compte par le juge
Le cardinal australien déchu n'a manifesté aucune émotion lorsque le juge a détaillé le viol, mais aussi quatre autres attentats à la pudeur qu'il a commis sur deux enfants de chœur de 13 ans en 1996 à la cathédrale de Melbourne.
Des faits « choquants, éhontés », qui montrent à quel point George Pell était sûr de son impunité, a dit le juge, qui a cependant pris en compte l'âge du cardinal, 77 ans, et le fait qu'il ait mené par ailleurs une vie irréprochable.
L'homme d'Eglise est finalement condamné à six ans de prison, dont trois ans et huit mois incompressibles. Une peine trop clémente, selon le père d'un des deux enfants de chœur, qui est décédé en 2014 d'une overdose d'héroïne.
George Pell continue de clamer son innocence
Un avis partagé par d'autres victimes d'autres pédophiles, qui manifestaient devant le tribunal. Le juge Kidd a mis en garde les Australiens contre la tentation de faire de George Pell le bouc émissaire de toutes les agressions pédophiles.
Loin de prendre sur lui toutes les agressions de ce type subies dans l'Eglise catholique ou d'autres institutions, l'ancien trésorier du Vatican continue de clamer son innocence. Son jugement en appel est prévu début juin.
En attendant, voilà l'ancien cardinal australien inscrit à vie sur le registre des délinquants sexuels, forcé de fournir un échantillon d'ADN, trois mois après avoir été reconnu coupablede crimes pédophiles. Et, bien sûr, il reste en prison.
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