C'est un nouveau record aux Philippines : en 24 heures, 32 personnes ont été tuées par la police dans une série de raids menés dans la province de Bulacan. Le chef de la police locale affirme que c’est l’opération la plus meurtrière menée par les forces de l’ordre depuis le lancement par le président Rodrigo Duterte de sa guerre contre la drogue.
« Nous voulons semer la stupeur et l'effroi parmi ces figures du trafic de drogue ». C’est de cette manière que le chef de la police de Bulacan a présenté la série d'opérations menées ce mercredi 16 août dans sa province.
En 24 heures, 32 trafiquants présumés ont été tués par des officiers de police qui « ont agi en état de légitime défense », a insisté Romeo Caramat, soulignant que des armes et des grenades avaient été saisies. Pour autant, aucun policier n’a été ne serait-ce que blessé pendant cette journée sanglante. « Ne me demandez pas de l’expliquer », s’est contenté de dire le commissaire. Au total, 109 suspects ont été arrêtés.
Entre 3 000 et 9 000 morts
Selon les chiffres du gouvernement, en un peu plus d’un an, plus de 3 000 personnes accusées d’être des « figures de la drogue » ont été tuées par la police. Les organisations de défense des droits de l'homme, qui comptent aussi les meurtres commis par des miliciens présumés, parlaient en mai dernier de 7 000 à 9 000 morts. Elles demandent une enquête indépendante sur le possible rôle de responsables gouvernementaux dans ces violences.
Vendredi, le président Duterte confiait que boucler sa guerre contre la drogue lui prendrait manifestement plus d’un mandat, c'est-à-dire six ans. Lors de son élection l'an dernier, il avait promis d'éradiquer le trafic de drogue en trois à six mois.
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