
Vladimir Poutine se rend à Istanbul le 10 octobre. Le président russe effectue là sa première visite en Turquie depuis la reprise des relations entre les deux pays fin juin, après 7 mois de brouille. La visite du président Erdogan à Saint-Pétersbourg, début août, avait scellé leur réconciliation. Moscou semble donc avoir oublié l'affront d'Ankara dont l'aviation avait abattu un chasseur russe le 24 novembre 2015. Vladimir Poutine va assister à Istanbul au Congès mondial de l'énergie et il s'entretiendra avec son homologue turc.
Rien d'étonnant à ce que la réconciliation se fasse sur les dossiers énergétiques. La Turquie importe plus de la moitié de son gaz de Russie. Et Moscou verrait d'un bon oeil le redémarrage du projet de gazoduc Turkish Stream, au moins pour la partie destinée au marché intérieur turc, faute d'approvisionner l'Union européenne. Enfin, Moscou espère la reprise de la construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu, dont l'Agence fédérale de l'énergie atomique russe Rosatom avait posé la première pierre en 2015 avant le gel du projet. Mais nul doute que les deux hommes parleront aussi de la Syrie. La Turquie, membre de l'Otan, a longtemps eu comme principal objectif en Syrie la chute du régime de Bachar el-Assad. Un objectif doublé d'une volonté d'éviter toute autonomie kurde en Syrie.
Depuis sa réconciliation avec Moscou, Ankara a mis son premier objectif en sourdine. Et Moscou a cessé d'apporter son soutien aux Kurdes. Pour autant, on est loin d'un changement d'alliance. Mais le nouveau positionnement d'Ankara lui permet de faire pression sur les Occidentaux et permet à la Russie de montrer qu'elle n'est pas isolée.
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