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RDC : RDC : l'opposant Katumbi sera jugé pour atteinte à la sûreté de l'État

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RDC : RDC : l'opposant Katumbi sera jugé pour atteinte à la sûreté de l'État

La justice congolaise a annoncé jeudi l'ouverture prochaine d'un procès pour atteinte à la sûreté de l'État contre l'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la succession du président Joseph Kabila, soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin 2016.

"Le sieur Katumbi Chapwe Moïse, après avoir été amplement entendu par le magistrat chargé du dossier judiciaire, a été inculpé du chef d'atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État [...] et placé sous mandat d'arrêt provisoire", selon un communiqué du parquet général de la République démocratique du Congo (RDC).

En RDC, l'inculpation équivaut à la fin de la phase d'instruction. M. Katumbi, 51 ans, est donc désormais en attente d'un procès, dont la date n'a pas encore été annoncée.

Au vu des chefs d'accusation retenus contre lui, M. Katumbi encourt la peine de mort (systématiquement commuée en prison à vie en vertu d'un moratoire sur l'application de la peine capitale en RDC), a indiqué à l'AFP Sam Bokolombe, professeur de droit pénal à l'Université de Kinshasa.

Les autorités congolaises avaient annoncé le 4 mai l'ouverture d'une enquête visant le richissime homme d'affaires pour recrutement de mercenaires après l'arrestation de quatre de ses gardes du corps, dont un Américain.

Ex-allié de poids du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, M. Katumbi avait officialisé le même jour sa candidature à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année.

L'ancien gouverneur du Katanga, passé à l'opposition en même temps qu'il démissionnait de ses fonctions à la tête de cette province du sud-est de la RDC (démantelée depuis lors), s'était rendu aux convocations de la justice les 9 et 11 mai.

Le 13 mai, à la suite d'échauffourées entre une foule de partisans venus le soutenir et la police, Moïse Katumbi avait obtenu du magistrat venu l'entendre à Lubumbashi (sud-est) un report de l'audition prévue le jour même.

- 'On va le coffrer' -Il ne s'est pas rendu à la convocation suivante, programmée lundi dernier, restant au Centre médical de la communauté de Lubumbashi où il avait été admis entre-temps et où il était encore soigné jeudi après-midi, selon certains de ses proches.

Selon ses avocats, M. Katumbi aurait été agressé par des policiers en arrivant au palais de justice le 13 mai, accusation qu'a catégoriquement rejeté le porte-parole de la police nationale

Le communiqué du parquet indique que M. Katumbi "étant actuellement admis dans un centre hospitalier", il lui est "loisible avec le concours de ses médecins traitant de se faire prendre en charge par des institutions médicales appropriées ainsi que l'a suggéré le médecin légiste requis".

Interrogé sur la question d'une éventuelle arrestation de l'ancien gouverneur, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a estimé que "tout dépend[ait] maintenant de l'appréciation de la justice" : "ça peut être la résidence surveillée ou une incarcération".

De source judiciaire, on indique que le parquet laisse ouverte la possibilité d'une assignation de M. Katumbi à l'hôpital.

"Mais s'il y a des attroupements, s'il y a des discours incendiaires, on va le coffrer", a-t-on averti de même source.

Un expert judiciaire estime que le parquet offre également la possibilité au président-propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe, de sortir du pays pour se faire soigner à l'étranger.

Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC en raison de l'incertitude liée au très probable report de l'élection présidentielle. Aux termes de la Constitution, M. Kabila, dont le mandat se termine en décembre, n'a pas le droit de se représenter.

Mais l'opposition accuse le chef de l’État, qui entretient le flou autour de ses intentions et de son avenir politique, de chercher à tout faire pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat. L'ONU demande avec insistance la tenue dans les temps de la présidentielle, alors que certains pays occidentaux menacent d'imposer des sanctions économiques contre certains dirigeants congolais.

 

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