En Turquie, ce lundi 20 juin, Erol Önderoglu, le représentant de Reporters sans frontières (RSF) dans le pays a été inculpé pour « propagande terroriste ». Avec deux autres figures intellectuelles turques, l'écrivain Ahmet Nesin et la professeure de médecine Sebnem Korur Fincanci, il est accusé d'avoir participé à une campagne de solidarité avec le journal pro-kurdeÖzgür Gündem.
L'étau sur la presse en Turquie s'est encore resserré lundi avec l'inculpation pour « propagande terroriste » du représentant de Reporters sans frontières (RSF) dans le pays ainsi que de deux intellectuels de renom accusés de soutenir la cause kurde.
Tous trois ont été placés en détention provisoire et risquent plusieurs dizaines d'années de prison.
La justice reproche à Erol Önderoglu, qui représente RSF depuis 1996 en Turquie, ainsi qu'à Ahmet Nesin et Mme Sebnem Korur Fincanci, d'avoir participé à une campagne de solidarité avec la presse pro-kurde en mai.
Ils sont poursuivis pour trois articles qui traitaient de luttes d'influence entre diverses forces de sécurité turques et des opérations en cours contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est anatolien.
« Manoeuvre d'intimidation »
Reporters sans frontières réclame la libération des trois inculpés. « Pour nous, il est clair que l’arrestation d’ Erol Önderoglu, est une manœuvre d’intimidation à l’encontre de toute la profession, estime sur RFI Johann Bihr, le responsable du bureau d'Europe de l'Est et Asie centrale de RSF. Il faut savoir que c’est notre représentant depuis vingt ans. C’est quelqu’un qui est renommé dans le monde entier pour sa rigueur, sa droiture. Il travaille régulièrement avec des organisations internationales telles que l’OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe], notamment pour compiler la liste des journalistes emprisonnés. Ils compilent également, tous les trimestres, les rapports sur l’état de la liberté d’expression sur le site d’information Bianet, spécialisé sur les droits de l’homme. Donc c’est vraiment une personnalité majeure de défense de la liberté de la presse qui a été arrêtée. »
L’ONG rappelle que la Turquie est classée 151e sur 180, dans son dernier classement mondial de la liberté de la presse et qu’avec ces inculpations, « il y a aussi une volonté de couper le flux d’informations, tout simplement ».
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