C’est ce lundi 30 mai que l’ancien président du Tchad Hissène Habré, sera situé sur son sort quant à son procès qui se tient au Sénégal. Le verdict doit être prononcé ce matin.
Jugé devant les Chambres africaines extraordinaires depuis septembre dernier pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, actes de tortures, Hissène Habré, l'ancien président du Tchad saura s'il est condamné ou non.
L’enjeu de ce procès c’est de prouver ou infirmer que l’ex-chef de l’Etat Tchadien était le cerveau de la répression lorsqu'il dirigeait le Tchad entre 1982 et 1990.
Fait marquant dans ce procès c’est que Hissène Habré est resté silencieux, muet comme une carpe face aux 90 témoins cités à la barre.
Côté avocats des victimes, c’est la sérénité malgré le silence de l’accusé.
« Il n’y a pas meilleure preuve que tous les témoignages. Les victimes étaient là. C’est des témoignages qui ont plongé tout le monde dans le noir. Et il n’y pas meilleure preuve que toutes les archives que nous avons eu à la Direction de la documentation et de la sécurité, la fameuse DDS. Nous ne pouvons pas imaginer un seul instant qu’Hissène Habré ne puisse pas être condamné », soutient Jacqueline Moudeina tête de file des avocats des victimes.
Les avocats commis pour la cause de l’ex-chef de l’Etat, même s’ils n’ont eu aucun contact avec l’accusé estiment qu'aucune preuve concrète de l'implication d'Hissène Habré dans la répression n'a été présentée.
« Nous avons donné à la chambre tous les motifs qui peuvent lui permettre d’acquitter l’accusé. En face, les contresens, les contre-vérités et les contradictions qui ont été débitées. Nous avons vu des parties civiles qui ont déclaré la preuve de leur incapacité de démontrer la culpabilité de l’accusé », estime Mbaye Sène.
La lecture du verdict, doit débuter à 10 heures, heure locale. Après trois mois de délibéré, la chambre va donc indiquer si Hissène Habré est coupable ou non des crimes qui lui sont reprochés.
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