Au moins 36 personnes ont été tuées et 147 autres blessées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, le plus meurtrier dans la métropole turque, déjà visée trois fois cette année. Les soupçons se portent sur l'État islamique.
« Selon les dernières informations, 36 personnes ont perdu la vie », a annoncé devant la presse, le visage grave, le Premier ministre Binali Yildirim qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque quelques heures seulement après le triple-attentat, le 28 juin. Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a précisé par ailleurs que 147 personnes avaient été blessées.
Dans un communiqué, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté la communauté internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme. « Cette attaque, qui s’est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs », a déclaré le chef de l’État.
Le président français François Hollande a « condamné fermement » un « acte abominable » tout en appelant lui aussi à un renforcement de la coopération internationale en matière de lutte antiterrorisme.
À Washington, un porte-parole de la Maison blanche a condamné ces attaques « abominables » tout en promettant le soutien des États-Unis à Ankara. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a « condamné l’attaque terroriste » et a lui aussi réclamé une coopération internationale accrue.
Attentat attribué à l’EI
« Les indices pointent Daech », a déclaré le Premier ministre turc. Depuis l’an dernier, Istanbul et Ankara ont été secouées par une série d’attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés, dont aucun n’a été revendiqué par l’État islamique. Istanbul avait déjà été visée trois fois depuis le début de l’année : en janvier (12 morts), attribué à l’EI, en mars (8 morts), attribué aussi à l’EI, et début juin (11 morts dont six policiers), revendiqué par les combattants kurdes.
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont dénoncé la proximité présumée du régime islamo-conservateur du président Erdogan avec l’EI en Syrie voisine, une thèse toujours démentie par les dirigeants au pouvoir en Turquie.
« Les assassins que vous avez entraînés (Syrie) et tolérés commettent des massacres », a écrit notamment Fehim Tastekin, un journaliste turc, sur Twitter.
Tous les vols ont été suspendus au départ d’Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie, par lequel 60 millions de passagers ont transité en 2015. Selon le Premier ministre turc, le trafic aérien a pu reprendre mercredi à partir de trois heures du matin (minuit GMT).
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