Depuis le putsch manqué en juillet dernier, plus de 35 000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plusieurs dizaines de milliers de professeurs, policiers et magistrats, notamment, ont été limogés ou suspendus. Et les purges continuent. Le président Erdogan vient de limoger plus de 10 000 fonctionnaires supplémentaires. Le président turc vient de publier deux décrets, au terme desquels plus de 10 000 fonctionnaires sont purement et simplement licenciés et plus de 15 médias, pro-kurdes pour la plupart, sont supprimés.
Les élections de recteurs d'universités sont également supprimées. C'est le président lui-même qui les nommera à présent. Officiellement, ces mesures sont prises dans le cadre de l'état d'urgence instauré après la tentative de putsch de juillet dernier. Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le coup d'Etat raté, ce que l'intéressé dément. Les purges concernent particulièrement des fonctionnaires des ministères de l'Education, de la Justice et de la Santé.
Vers le retour de la peine de mort
Les autorités turques affirment que ces mesures d'exception sont nécessaires et rappellent que 241 personnes ont été tuées pendant la tentative de putsch. Le président Erdogan a également demandé que le rétablissement de la peine de mort soit soumis au Parlement par le gouvernement. D'une ampleur inédite en Turquie, ces purges suscitent l'inquiétude des partenaires occidentaux de la Turquie et d'organisations de défense des droits de l'homme.
Ces dernières redoutent que l'état d'urgence en vigueur, les licenciements et les fermetures de médias ne servent de prétexte pour réprimer toute voix dissidente en Turquie.
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