Les parties prenantes ont analysé et validé, jeudi 9 septembre, à San Pedro, les résultats des études de base et des objectifs d’aménagement de la forêt classée des Rapides Grah réalisées par un consortium de trois bureaux d’études dirigé par le cabinet TEREA, dans le cadre de l’élaboration du Plan d’aménagement participatif pour une gestion durable cette réserve.
Lors de l’atelier de validation initié par la Société de développement des forêts (SODEFOR), les participants, notamment les représentants des populations résidant dans la forêt classée et des villages riverains, des représentants d’ONG et des autorités administratives, ont exprimé un avis favorable aux perspectives d’aménagement en préconisant l’option de la création d’agro-forêts permanentes.
Cette option d’aménagement découle de la stratégie nationale de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts. Elle consiste à maintenir les populations dans les zones à haute valeur de conservation de la forêt classée pour éviter les problèmes de déplacements volontaires qui ont un coût social et économique très élevé. Toutefois, des reboisements avec des intensités moyennes devront être réalisés avec ces populations pour la reconstitution de la forêt.
Située entre la région de San Pedro celle de la Nawa, la forêt classée des Rapides Grah avait une superficie de 315.000 hectares. A ce jour, elle a été dégradée à près de 98% du fait des activités agricoles en l’occurrence la cacao-culture. Les études socio-économiques et des inventaires de la faune et de la flore, réalisées sur ce massif forestier par un consortium de trois bureaux d’études dirigé par le cabinet TEREA, révèlent quelques problèmes.
Il s’agit de l’absence ou le non fonctionnement des comités de gestion participative dans certains villages ayant un impact significatif sur la forêt classée, l’inexistence de document juridique et de limites matérielles des enclaves octroyées aux communautés (choses qu’elles réclament), l’insuffisance des moyens humains, matériels et techniques de la SODEFOR pour une gestion efficiente, une forte densité de populations (300.000 habitants) à 97% cultivateurs accentuant la pression sur la forêt avec une agriculture extensive.
Il y a, entre autres, le fait que les populations autochtones remettent en cause le caractère classé de la forêt qu’elles réclament comme leur patrimoine propre en se disant victimes d’une spoliation et la perception des populations allochtones et allogènes qui légitiment leur présence au sein de cette réserve en brandissant des actes d’achat de parcelles conclus avec des autochtones.
L’élaboration des plans d’aménagement des forêts classées est financée par le projet d’investissement forestier qui bénéficie d’un appui financier de la Banque Mondiale à la Côte d’Ivoire, pour la réhabilitation des espaces dégradés.
L’un des piliers de la stratégie nationale de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts consiste à doter les forêts classées de plans d’aménagement pour leur gestion durable. Cette stratégie préconise la création d’agro-forêts permanentes (maintenir les populations et reboiser avec elles) et d’agro-forêts temporaires (les laisser partir volontairement à la fin de la durée économique de leurs exploitations agricoles).
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