Le ministère des Mines malgache a reconnu vendredi 24 juin que 36 kg d’or ont été dérobés dans son bâtiment, après de nombreuses rumeurs.
La disparition a été constatée le 1er juin lors de la passation de service entre l’ancienne direction et la nouvelle équipe, fraîchement nommée. Cela alors qu’un inventaire des coffres était fait en présence d’un huissier. Une enquête est en cours, soulevant de nombreuses questions de sécurité.
Pour la presse nationale, il s’agit d’un vol « digne d’un scénario hollywoodien ». 36 kg et demi d’or dérobés, ainsi que des pierres précieuses. Un butin estimé à 7 milliards d’ariary, (soit plus d’1,6 million d’euros). Le tout, soigneusement remplacé par 24 kg d’objets métalliques, mêlant lamelles de fer ou de cuivre.
Le coffre dans lequel s’est joué le savant échange n’a subi aucune trace d’effraction.
Face à cette affaire, plusieurs questions se posent. D’abord, comment se fait-il que le ministère des mines possède de l’or dans ses locaux et qu’il ne soit pas entreposé à la Banque centrale ?
Interrogé, le service de communication souligne qu’il s’agissait d’« or saisi » par la Police des mines ou par les autorités compétentes, auprès d’individus ne possédant pas les autorisations réglementaires pour détenir ou faire circuler le précieux métal. Et conformément aux textes en vigueur, les produits miniers saisis restent sous la responsabilité de l'administration minière, dans l'attente des procédures judiciaires.
Ensuite, quel était le degré de sécurisation du coffre-fort du ministère ? D’après le service de communication, l’intervention de deux personnes était nécessaire pour ouvrir le coffre : le détenteur de la clé du coffre - soit un employé de la direction générale des mines -, ainsi que le détenteur du code du coffre - lui aussi employé du ministère.
Après la découverte du vol, l’État s’est constitué partie civile et a porté plainte. Une enquête est en cours, une dizaine de personnes ayant occupé de hautes responsabilités à la Direction générale des Mines, dont les quatre derniers directeurs généraux depuis 2018, se trouvent en détention provisoire.
Cette affaire de plus, qui scandalise l’opinion publique et qui suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux, intervient à un moment délicat pour l’exécutif.
Car d’autres rumeurs persistantes font état d’une complicité entre un membre du gouvernement dans l’affaire des 73 kg de lingots d'or interceptés saisis en Afrique du Sud.
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