Il n’y a eu aucun communiqué télé, radio, presse écrite. Même pas sur les réseaux sociaux ou sur le flanc de ses propres autobus, comme elle sait le faire pour des marques de produits ou pour d’autres campagnes de sensibilisation.
La Sotra a tout de même choisi, hier et peut-être depuis quelques jours, d’obliger des usagers à lui payer 22500 Fcfa de contravention quand ces usagers se trompent pour emprunter la voie qui part du rond-point de Treichville au boulevard Giscard D’Estaing. Cette société de transport abidjanaise, de fait, s’est attribuée ladite voie, il y a moins d’un mois, selon un agent de police de la Sotra.
Pour ce faire, elle a implanté deux panneaux sur le trottoir dans un angle fermé. Des panneaux que la centaine d’usagers, tombés dans le traquenard honteux, disent ne pas avoir vu. Sans écouter les explications et les complaintes, les agents de la police de la Sotra récupèrent les pièces des véhicules et flanquent une contravention que les contrevenants sont obligés de payer à la Direction de la Sotra sise au Port de pêche.
« Si beaucoup de personnes tombent dans le piège, c’est parce que vous n’avez pas informé suffisamment les gens. Nous sommes tellement habitués à ces rues que c’est par réflexe qu’on roule. Alors s’il y a un changement, vous devriez informer et bien informer durant une longue période » a indiqué une dame à l’agent de police de la Sotra. Curieusement, la voie retour est ouverte à tous les autres usagers. « C’est un vol.
Et pourquoi doit-on payer 22500Fcfa. C’est trop ! Pourquoi pas 2000Fcfa et en plus on n’est pas informé » a rouspété un autre interpellé.
« La Direction générale de la Sotra, si elle était soucieuse de la bonne gouvernance, devrait plutôt utiliser sa police pour réguler la circulation à cet endroit pendant longtemps. On ne change pas les choses comme ça à Treichville, une vieille commune qui a des rues qu’on connait par cœur, pour ensuite sanctionner les gens. La police est là pour les populations et non pour spolier les hommes et les femmes qui ont encore de fortes sommes d’argent à dépenser pour la scolarité de leurs enfants en cette période de rentrée scolaire » se plaignait une autre victime, face à des policiers déterminés à agir parce qu’ils ont reçu l’ordre de sévir.
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