L’ambassadeur Georges Ouégnin fête aujourd’hui ses 85 ans. Mais qui est cet ancien directeur du protocole d’Etat d’Houphouët-Boigny ? Quelles sont ses origines et quel est son parcours professionnel ?
Biographie
Georges Ouégnin est né le 13 juin 1934 en Turquie, à Alexandrette d’une mère française d’origine arménienne nommée la ménagère Marie Avédikan et d’un père ivoirien d’origine, François Ouégnin, greffier au palais de justice. Alors qu’il ne connaissait pas son géniteur, c’est à l’âge de 19 ans, en 1955, qu’il retrouve son père en Côte-d’Ivoire. Malheureusement, quelque temps après, sa mère meurt. C’est-à-dire en 1956.
Après des études, très vite, Georges Ouégnin devient chef du service contentieux et délégué du personnel chez Renault, à Abidjan. A 26 ans, il était admiré par Houphouët-Boigny, qui l’adopte et lui propose un poste d’ambassadeur au Nigeria, au Ghana ou au Liberia. Cela, après l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960. Mais contre toute attente, il décline l’offre et choisi de rester à Abidjan. Haut fonctionnaire et ambassadeur ivoirien, il est titulaire du diplôme de la capacité en droit. Ce spécialiste du protocole d’État a, par sa rigueur, sa ténacité et son efficacité, marqué ses lettres de noblesse dans l’histoire générale du protocole d’État de son pays. Il s'est marié avec Jacqueline Biley en 1967 et ils ont eu 5 enfants : Stéphane, Emmanuel, Marie-Isabelle, Jacques-Philippe et Yasmina.
Carrière Protocolaire
Georges Ouégnin a connu une longue carrière en tant que directeur du protocole d’État de la République de Côte d’Ivoire sous divers présidents, mais aussi en tant que conseiller patenté de différents nouveaux responsables politiques africains.
Avant le protocole d’État
L’ambassadeur Georges Ouégnin, avant l’odyssée diplomatique et protocolaire, était cadre responsable du contentieux chez Renault en Côte d’Ivoire, où il a fait montre de ses qualités d’organisateur et de gestionnaire de situations difficiles. L’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance lui ouvre les portes de la carrière diplomatique et protocolaire, en octobre 1960, avec le président Félix Houphouët-Boigny.
Comme il l’a mentionné dans New York Times, le président Houphouët voulait originellement le nommer ambassadeur au Nigeria, proposition à laquelle il était ouvert, mais a suggéré au président Houphouët sa profonde volonté de servir son pays nouvellement indépendant en restant en Côte-D’ivoire, proposition qui a rencontré l’assentiment du président Houphouët qui a fait de lui le premier directeur du protocole d’État de la Côte d’Ivoire.
Directeur du protocole d’État
Georges Ouégnin a été directeur du protocole d’État de la république de Côte d’Ivoire de 1960, année d’accession du pays à l’Indépendance à janvier 2001, cette dernière date pourrait être considérée comme l’année de sa retraite. Mais il est aussi bon de noter qu’au-delà de cette retraite, il reste très actif à travers son cabinet de lobbying GEO73.
Considéré comme le premier directeur de protocole d’État dans le monde en termes de longévité, l’ambassadeur Ouégnin a joué auprès du président Félix Houphouët-Boigny, pour qui il a été le premier directeur du protocole d’État, un rôle à la fois de protecteur et de confident.
Toute la classe politique ivoirienne, africaine et internationale connaît la silhouette distinctive de l’ambassadeur Ouégnin qui, comme un bon chef d’orchestre à côté du chef d’État ivoirien Félix Houphouët Boigny, a toujours réglé à la minute près tous les petits détails, allant de l’itinéraire de son chef à la gestion des problèmes familiaux, en ayant toujours en tête le bien-être du chef de l’État et les intérêts supérieurs de son pays.
On ne peut être aussi présent et efficace sans avoir une obsession pour l’ordre, la logique et les arts martiaux. Assurément, sa longue présence au niveau de la haute sphère de l’État conférait à l’ambassadeur une certaine autorité que certaines personnalités ne pouvaient accepter, ce qui l’amenait très souvent à les ramener à la raison avec la rigueur qu’on lui connaît. À ce propos, certains ministres de la république, qui se sont permis d’arriver à des réceptions en tenue décontractée, se sont vus refoulés par le chef du protocole d’État.
George Ouégnin bénéficie aussi d’un capital de confiance unique au niveau des chefs d’État étrangers qui ont appris à le connaître et à l’aimer à travers les différentes rencontres auxquelles il a contribué à organiser ou auxquelles il a participé en compagnie de son chef, le président Félix Houphouët-Boigny, qui n’hésitait pas un seul instant à le convier aux rencontres secrètes qui avaient lieu au plus haut niveau de l’État et aussi entre chefs d’États. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’il est le seul directeur de protocole d’État en vie qui peut s’adresser à certains monarques ou chefs d'État sans intermédiaires.
George Ouégnin a par ses différentes médiations permis de résoudre un certain nombre de conflits aussi bien au niveau des politiciens ivoiriens que sous le plan régional africain, où son expertise est recherchée par beaucoup de dirigeants qui reconnaissent en lui un homme intègre et travailleur.
Il est aussi bon de souligner que l’ambassadeur George Ouégnin, qui a servi fidèlement le président Félix Houphouët-Boigny jusqu’à son décès, ne s’est pas retiré de la vie protocolaire à la suite du décès de son chef, mais plutôt a continué à servir l’État de Côte d’Ivoire en se mettant au service du président Henry Konan Bédier. (De 1993 à décembre 1999. Son expérience au niveau international et sa haute vision de l’intérêt supérieur de la nation était cruciale aux premières heures de la transition et de la prise de pouvoir du second chef de l’État de la république de côte d’ivoire).
Par la suite, il a encore été cette force morale qui a géré avec la stricte rigueur le protocole d’État de la très chaotique période militaire à la suite du premier coup d’État intervenu en Côte d’Ivoire sous Robert Guei (de décembre 1999 à octobre 2000). Il a aussi servi pendant une courte période l'ex-président, Laurent Gbagbo, avant de se retirer de la vie protocolaire et entamer une vie de citoyen privé à travers son cabinet de lobbying GEO7. Il signe son retour en 2011, en se mettant au service du président actuel, Alassane Ouattara.
Après le protocole d’État
Georges Ouégnin a eu à accumuler une riche expérience personnelle et professionnelle. En effet, cet homme à la discrétion légendaire a acquis au cours de cette carrière une expertise avérée en organisation de visites officielles de grandes personnalités politiques, de grands événements d’États, de rencontres et sommets internationaux (franco-africains, ONU, OUA). De par sa fonction, il est un expert incontesté dans la diplomatie de crise et aussi de la médiation.
L’ambassadeur Ouégnin, qui a très tôt pris conscience de ces lacunes, dans la gestion des affaires de beaucoup de dirigeants africains, a eu à cœur de combler ce vide en montant une structure de lobbying, de consultation et de plaidoyer pour fournir une assistance immédiate aux États qui en font la demandent, mais aussi aux élites africaines qui ont hâte de conquérir le marché mondial mais manquent d’expérience au niveau du leadership mondiale pour y parvenir. Le cabinet GEO7 qu'il a fondé propose ainsi de pallier ce vide. Il est un passionné de football, à ce titre il est président d’honneur du club de football ivoirien ASEC Mimosas.
Actions sociale et humanitaire
L’ambassadeur George Ouégnin est impliqué à divers niveaux dans des actions sociales et humanitaires. Cependant, sa légendaire discrétion empêche de lever le voile sur ces actions. Pour illustrer un peu la philosophie de ce monsieur, il convient d’exposer ici trois devises qui lui tiennent à cœur :
1-aimer ce qu’on fait et la personne pour qui on travaille ;
2-ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, mais fais-leur tout le bien que tu veuilles qu’il te soit fait.
3-la main gauche ne doit pas savoir le bien que fait la main droite.
À l’analyse, il n’est guère surprenant qu’un homme comme l’ambassadeur George Ouégnin soit un grand humaniste et refuse de dévoiler ses actions. Tout comme le président Félix Houphouët–Boigny, son ami et chef pendant de nombreuses années, ils ont compris que la grande vertu d’un bienfait réside dans la discrétion qui l’entoure.
Distinctions Honorifiques
L’ambassadeur George Ouégnin a été distingué par beaucoup d’États en reconnaissance de ses qualités en matière de diplomatie protocolaire, sa discrétion et son intégrité. Sa grande capacité de résolution de problèmes à la fois de logistique et de sécurité a fait l’unanimité dans beaucoup de pays, en commençant par la France, qui l’a élevé au grade de Grand Officier de la Légion d’honneur le 12 juillet 2007 en reconnaissance de sa grande dévotion aux intérêts vitaux des deux États.
Côte d’Ivoire : Grand Croix de l’ordre du mérite, Grand Officier de l’ordre national
France : Grand Officier de la légion d’honneur, Grand officier de l’ordre du mérite
Colombie : Grand croix
Argentine : Grand Croix
Allemagne : Commandeur
Belgique : Commandeur
Espagne : Commandeur
Royaume-Uni : Commandeur
Pays-Bas : Commandeur
Italie : Commandeur
Liban : Grand officier
Norvège : Grand Officier
Portugal : Commandeur
Mauritanie : Officier
Maroc : Commandeur
Sénégal : Commandeur
Burkina Faso : Officier
Togo : Officier
Cameroun : Commandeur
République du Congo : Commandeur
République démocratique du Congo : Commandeur
République centrafricaine : Commandeur
Tchad : Commandeur
Gabon : Commandeur
Éthiopie : Commandeur
Madagascar : Officier
Liberia : Grand Croix
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