L’Accusation a poursuivi, mercredi 5 avril 2017, son interrogatoire de Yaké Evariste, témoin appelé par le procureur dans le procès Laurent Gbagbo. Pour son deuxième jour de témoignage, Yaké Evariste a continué à accabler l’accusé Charles Blé Goudé. D’abord, il a révélé l’animosité que ce dernier lui vouait au point de ne lui avoir manifesté sa compassion quand il failli être tué dans l’ouest de la Côte d’Ivoire où il s’est rendu pour faire campagne en faveur de Laurent Gbagbo. « Je n’ai pas reçu un coup de fil de Charles Blé Goudé. Watchard Kedjebo a fustigé le fait que Blé Goudé ne m’ait pas appelé », a affirmé Yaké Evariste.
Puis sous les questions du procureur, Yaka a fait part à la Cour des propos qu’il a entendus pendant la crise en Côte d’Ivoire avec lesquels il n’était pas d’accord. « J’avais vu à la télé, on avait déjà dit, à chacun son Français. Je n’étais pas d’accord avec ‘’à chacun son Français’’, parce que je suis père d’enfants français », a indiqué le témoin de Bensouda. Il a cité Charles Blé Goudé entouré d’autres jeunes quand ils ont lancé ce mot d’ordre à la télévision. « Il fustigeait le président français, et j’ai entendu le mot ‘’à chacun son français’’ et je n’étais pas d’accord », a soutenu Yaké Evariste.
Autre propos qui le rebutait, c’est le fait que Blé Goudé ait dit « si tu vois quelqu’un habillé bizarrement avec des amulettes, c’est un assaillant » a relevé le témoin. Il affirmé que c’est Charles Blé Goudé qui avait lancé ce message.
Yaké Evariste a parlé de barrages érigés par des jeunes pro-Gbagbo dans son quartier. « Des jeunes riverains ont mis des bois. Chaque fois que vous passez, on fouille votre véhicule pour voir si vous n’êtes pas armés. C’était au moment de la crise, après les élections. Ils étaient très nerveux, on avait l’impression qu’ils n’avaient pas dormi toute la nuit. Je priais pour quitter là, ça faisait peur. Ils cherchaient des hommes en armes », a-t-il expliqué.
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