Le bimensuel français, La Lettre du Continent, n’a pas tardé à réagir le lundi 9 avril 2018, après que le président ivoirien, Alassane Ouattara, ait réaffirmé qu’il a porté plainte contre le média pour un « fake news » que ce dernier aurait publié relatif à un fond de souveraineté de plusieurs milliards que le chef de l’Etat puiserait à sa guise, et dans l’opacité.
Contre-attaquant qu’il n’a jamais vu cette plainte depuis qu’elle a été annoncée, après la publication de l’article incriminé, le 30 août 2017, le bimensuel a traité le chef de l’Etat ivoirien de faire croire en l’existence de quelque chose qui ne l’est pas, en somme propager lui-même des « fake news » contre lesquels il est pourtant « à l’affut ».
« Bien qu’à l’affut des ’’fake news’’, A. Ouattara ne craint pas d’affirmer qu’il a porté plainte contre la Lettre du continent. Les médias qui relayant cette prétendue info seraient avisés de vérifier… », a posté le média sur Twitter, le lundi 9 avril.
Depuis lors, le gouvernement ivoirien s’est déchaîné. En Conseil des ministres du mercredi 11 avril, le pouvoir ivoirien a réaffirmé que la plainte existe bel et bien, et a mis La Lettre du continent en garde contre toute publication mensongère à son égard, car il est décidé à apporter la riposte à chaque fois.
Même les avocats du président Ouattara sont rentrés dans la danse. Dans un communiqué, ces derniers ont confirmé avoir déposé une plainte le 27 novembre 2017 entre les mains du Doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris. Les avocats ont même moqué le journal en lui demandant de s’informer. « ‘’La Lettre du continent’’ qui prétend informer devrait vérifier ses sources », ont raillé les défenseurs du chef de l’Etat ivoirien, ajoutant que « tout vient à point à qui sait attendre ».
Contrairement à sa prompte réaction du lundi, La Lettre du continent s’est murée dans un silence depuis la divulgation de pistes de cette plainte. Un silence qui semble indiquer qu’il est allé vite en besogne, qu’il s’est fourvoyé en avançant l’inexistence de la plainte. Qu’il n’est vraiment pas aussi informé qu’il l’affirme, comme l’ont relevé les avocats de Ouattara.
Le 30 mercredi 30 août 2017, le bimensuel affirmait dans sa publication que le président Alassane Ouattara s’offre un budget de souveraineté de 342,6 milliards de FCFA, soit 20 milliards FCFA de plus par rapport à 2015. Un budget qui dépasse vraiment de loin celui de ses prédécesseurs (Gbagbo : 80 milliards) et (Bédié : 38 milliards), qu’il s’est doté « dans la plus grande discrétion », affirme la Lettre du continent.
Le bimensuel a ajouté que le président ivoirien puise dans la cagnotte que gère son frère Boureïama Ouattara, sans que le président de la Cour des comptes, Kanvaly Diomandé, et les députés n’osent demander des comptes. En plus, à côté de ce fonds de souveraineté, le président Ouattara bénéficie de 100 milliards de FCFA comme budget de fonctionnement de la présidence.
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