Dans une interview, Ali Yéo, procureur général ivoirien près la cour d'appel d'Abidjan s'est exprimé sur le procès en cours de l'ex première dame ivoirienne.
Pourquoi avez-vous demandé cette décision au président aujourd’hui ?
C’est ce que la loi prévoit. Comme vous l’avez constaté la semaine dernière, l’accusée ne s’était pas présentée. La loi prévoit que dans ce cas, on fasse sommation par l’intermédiaire d’un huissier d’avoir à se présenter au jour et à l’heure indiquée. Cette sommation lui a été faite hier et, vous l’avez entendu, elle a refusé d’obtempérer à cette sommation. Là aussi, cette situation est prévue par la loi. C’est l’article 320 qui prévoit que si l’accusée n’obtempère pas, le président a deux possibilités. Soit, il décide de la faire comparaître de force, soit il décide en fonction de la tournure du procès, qu’on n’a plus besoin de sa présence et on peut continuer le procès sans elle. C’est cette dernière décision qui a été prise. Parce qu’on estime qu’elle s’est largement exprimée depuis plusieurs mois avec ses avocats. Les débats ont été assez édifiants, les débats ont été longs, tout le monde a eu l’occasion de parler. Si aujourd’hui, elle ne comparaît pas, on peut très bien se passer de sa présence et continuer le procès. Ça, c’est prévu par la loi.
Dans cet important procès, cela ne remet-il pas en cause la crédibilité du procès, puisqu’il y aura des insatisfaits des deux côtés ?
En tout cas, du côté de la justice, nous avons fait ce qu’il y a à faire. Si l’accusée ne veut pas comparaître, elle ne comparaît pas. Ce n’est pas la justice qui a refusé que l’accusée comparaisse. Donc, c’est elle qui a décidé de ne plus comparaître.
Et sur la crédibilité du procès ?
Je suis étonné que vous parliez de crédibilité du procès. Vous avez vu le procès d’Hissène Habré où il n’a pas voulu comparaître volontairement, il a été obligé de venir à l’audience. Il n’a jamais ouvert la bouche pour dire quoique que ce soit et lorsque le verdict est tombé, tout le monde a applaudi pour dire que c’était un procès exemplaire. Alors que nous sommes dans une situation où elle a parlé et au dernier moment, elle ne comparaît pas, vous parlez de crédibilité. Je pense que le procès est tout à fait crédible, parce qu’elle a eu l’occasion de se défendre. Je vous l’ai dit, des avocats lui seront commis d’office, ils vont la défendre. Tout ça, ce sont de situations prévues par la loi.
Avec les avocats commis d’office, le procès reprend le 28. Est-ce qu’ils auront le temps ?
Ils auront le temps pour consulter le dossier, s’ils demandent un petit temps, il leur sera accordé. On ne peut commettre des avocats et puis ne pas leur laisser prendre connaissance du dossier et les laisser se préparer. Ils auront tout le temps pour se préparer.
Ces avocats peuvent-ils refuser d’être commis d’office ?
Oui, ils peuvent refuser. Au début des procédures de chaque assise, ceux qui souhaitent défendre les accusés donnent leur nom. Ce sont ces noms qui sont transmis au bâtonnier. Maintenant, compte tenu de la personnalité de l’accusée, peut-être un ou deux peuvent dire qu’ils ne sont pas intéressés. Mais on en a commis près d’une demi-douzaine qui vont la défendre.
Est-ce qu’elle est en droit de refuser ces avocats ?
Non, quand les avocats sont commis d’office, elle ne peut pas les refuser. Les avocats vont faire leur travail de la manière la plus sérieuse possible. Qu’il y ait une intimité ou pas entre elle et ces avocats, ils feront leur travail. On juge sur les textes, on juge sur les faits qui lui sont reprochés. Ils connaissent leur métier pour la défendre.
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2017 (14:54 PM) La decision d'aquitter Simon Gbagbo est une bonne decision. Merci et que Dieu vous benisse richement. Amen!PROPHET JOEL
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