Le front socio-politique ivoirien s’est de nouveau embrasé depuis le 6 août dernier, date à laquelle le Président Alassane Ouattara a officiellement annoncé sa décision de rempiler pour un autre mandat.
Lors d'une conférence de presse jeudi à Abidjan, la direction du RHDP représentée par son Conseiller juridique Cissé Ibrahima Bacongo, le directeur exécutif Adama Bictogo, le porte-parole Kobenan Kouassi Adjoumani ont eu des difficultés à justifier la légalité de cette candidature jugée anticonstitutionnelle par la quasi-totalité de l’opposition.
Pour Bacongo qui, quatre ans en arrière, soutenait indubitablement qu’il était impossible pour son mentor de rempiler pour un troisième mandat, Alassane Ouattara est éligible, non pas pour un troisième mandat comme défendu par la constitution du 30 novembre 2016, mais pour son premier mandat de la troisième République.
La constitution de 2016 ayant, selon lui, remis tous les compteurs à zéro. Il conclut toutefois que c’est au juge constitutionnel qu’il revient la tâche de trancher sur la légalité d’une candidature à l’élection présidentielle.
Un rétropédalage à 360° qui a fait sortir de ses gongs un autre juriste en la personne de Marius Konan, député et cadre du PDCI d'Henri Konan Bédié.
« Arrêtez d'humilier et de discréditer ainsi l’élite ivoirienne. Vous valez mieux que ça », a-t-il lancé d'entrée. « On ne peut pas tromper le peuple avec quelques artifices politiques saupoudrés de théories juridiques sans fondement et contraires au bon sens », a-t-il asséné.
Pour l’élu de la nation, l’article 55 de la Constitution est très clair sur le sujet. « Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois », a-t-il rappelé.
Et Marius Konan d'ajouter que cette disposition ne limite pas l’impossibilité d’un troisième mandat dans le temps. « Si le peuple l’avait voulu pour une période donnée, il l’aurait clairement exprimé par écrit ».
« Les fonctionnaires partis à la retraite sous la deuxième République, ne reviennent pas dans les effectifs avec une nouvelle République, tout comme les condamnés pour des crimes sous la précédente République ne voient pas leur casier judiciaire redevenir vierge par l’effet de la nouvelle Constitution », a clarifié le membre du bureau politique du PDCI-RDA.
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