Le chargé de programme à l’ONG Dignité et droits pour les enfants en Côte d’Ivoire (DDE-CI), Eric Mémel, à la faveur de la commémoration, chaque 16 juin, de la journée de l’enfant, appelle le gouvernement à plus d’engagement en faveur des mineurs auxquels est imputée une infraction.
Selon M. Mémel, le défi à relever par les autorités est celui de l’amélioration du cadre opérationnel de mise en œuvre de la justice des mineurs car la place d’un enfant n’est pas en prison et quand survient le cas, il faut que les décideurs mettent en place un système de justice juvénile réparatrice qui protège mais aussi qui réinsert les enfants sous le coup d’une condamnation judiciaire.
« La Côte d’Ivoire a gagné aujourd’hui la bataille des dispositions juridiques, la bataille des textes. A la faveur du code de procédures pénales et du code révisé récemment, nous avons de bonnes dispositions. La Côte d’Ivoire n’a rien à envier à une puissance, mais c’est au regard de leur mise en œuvre qu’il y a problème », a-t-il relevé.
Revenant sur les conditions de détention des enfants dans les prisons ivoiriennes, le chargé de programmes à DDE-CI dénonce des « plus pénibles », faisant allusion à la non séparation des enfants avec les adultes sur les lieux de détention, un régime alimentaire précaire, l’absence d’assistance judiciaire et l’inexistence de programmes de resocialisation.
Le rapport du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) de 2020 sur les maisons d’arrêt et correction, révélait un chiffre de plus de 700 enfants détenus dans les prisons de Côte d’Ivoire, soit 4% de la population carcérale, aux dires d’Eric Mémel.
« 4%, c’est assez élevé et c’est significatif, et si rien n’est fait, ils (lesdits enfants) risquent de voir leur avenir compromis et c’est la société ivoirienne qui sort perdante », a averti M. Mémel, plaidant pour des actions du gouvernement en vue « d’améliorer le cadre opérationnel de mise en œuvre de la justice des mineurs ».
Chaque année, les Eats africains célèbrent la journée de l’enfant africain pour commémorer les droits de l’enfant africain. Cette journée rappelle le massacre, en 1976, par le régime de l’Apartheid, d’étudiants qui revendiquaient des conditions meilleures pour leur éducation.
L’ONG DDE-CI, qui œuvre pour « pour une justice juvénile qui respecte et restaure l’enfant dans sa dignité et ses droits », organise à cet effet des activités de prise de conscience.
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