En Côte d'Ivoire, trois organisations de défense des droits de l’homme, membres de la FIDH, déposent un recours « en excès de pouvoir » devant la Cour suprême contre l’ordonnance d’amnistie prise par le président Alassane Ouattara en août 2018. Une amnistie qui a visé plusieurs centaines de personnes, dont Simone Gbagbo, condamnée pour atteinte à la sûreté de l’État.
« On a écrit au président de la République pour lui signifier que le recours gracieux qu’on lui adressait était pour lui signifier que l’ordonnance d’amnistie qu’il avait prise était illégale. » Willy Neth, vice-président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, la Lidho, ne mache pas ses mots.
Il faut dire que pour les trois organisations qui ont déposé un recours contre l’amnistie prononcée par Alassane Ouattara, cette décision allait à l’encontre du droit des victimes à la justice et donc de la réconciliation. Depuis 2011-2012, ils n’ont « cessé de dire que la vraie réconciliation ne pourra se faire que sur la base de la justice ».
Or, à leurs yeux, « les seules personnes qui se réjouissent, en fait, sont les acteurs politiques. Qu’est-ce qu’il en est des victimes, justement, de ces graves tueries qu’il y a eu en 2010-2011 » ? Alors, à la question de savoir si l’amnistie entraîne la réconciliation, la Lidho répond par la négative. Parce que l'organisation considère que l’amnistie « est un déni de justice, un refus de rendre la justice » et que « les personnes qui sont véritablement concernées par ces crimes sont les victimes et ces victimes méritent réparation ».
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