L’ex- directeur général du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, membre de la direction du Front populaire ivoirien, est décédé, dimanche 21 octobre 2018. La nouvelle, tombée comme un couperet peu avant 20 heures, a suscité l'émoi autant au sein des parents du défunt, de sa famille politique, que de ses amis et connaissances.
Hier lundi 22 octobre, sur toutes les lèvres, il était question de ce ''décès brutal'' du cadre du Fpi, né le 18 février 1951, à Abidjan. Une actualité triste qui a occasionné une convergence de personnalités, d'amis et de connaissances à son domicile privé situé à l'entrée de l'avenue Aka, à quelques encablures du lycée classique de Cocody. A notre arrivée au domicile familial, peu après 10 heures, nous nous plions aux exigences de la sécurité avant d'accéder à cette grande demeure que le défunt a intégrée il y a seulement un mois. Dans la cour, tristesse et désolation nous accueillent. Ce sont ces sentiments qui se lisent sur tous les visages. Les personnes présentes sont abattues. Elles n'en reviennent pas. Des cris et des pleurs fusent de partout. «C'est une grande perte pour le Fpi et pour la Côte d'Ivoire. C'était un directeur général très social». L'opinion de cette dame au domicile du défunt est largement partagée. Au-delà de son engagement politique au sein du parti fondé par l'ex-président ivoirien, Marcel Gossio manifestait une qualité d'écoute unanimement saluée. Pendant ce temps, des parents et proches arrivaient dans la grande cour, qui se remplissait petit à petit, pour apporter leur compassion à la famille éplorée. L'ambiance de la cour était difficile et froide.
Circonstances du décès. Visages attristés et regards hagards, tout le monde écoutait avec impuissance les pleurs et les témoignages de la pauvre dame, qui a refusé de décliner son identité. Dans la pièce attenante, on aperçoit Armand Douyou, ex-conseiller en communication du défunt, lorsque celui-ci dirigeait le Port autonome d'Abidjan de 2000 à 2011. «Je suis dans la tristesse, j'ai mal. Je perds mon père, mon support, mon tout», lâche M. Douyou, qui écrase quelques larmes. C'est pratiquement en pleurs que ce proche de Gossio nous raconte les circonstances du décès de son ancien patron. «Hier ( dimanche 22 octobre 2018, Ndlr), à 16 heures, quelqu'un m'a appelé du Burkina Faso pour me demander comment ça va à Abidjan. Je lui dis que ça va très bien. Et je poursuis : tu as quelles nouvelles ? Il me dit, je te rappelle», s'est d'abord exprimé Armand Douyou. Il reprend son souffle quelques secondes après et continue : «Je prends mon téléphone et appelle la maison pour demander s'il y a un problème. Au bout de fil, le major d'homme me dit que tout se passe bien». Assis dans un fauteuil, les yeux embués de larmes, cet agent du Port, également regard hagard, donne l'impression de s'interroger sur ce qui lui arrive. Entre marmonnements et soupirs, l'homme semble totalement désemparé mais poursuit son récit.
«Après, je reçois un autre coup de fil aux environs de 17 heures. C'est quelqu'un qui m'appelle et me dit : «la nouvelle est que ton papa serait mort. Je dis non parce que je viens d'avoir la maison, et pourquoi les gens aiment raconter n'importe quoi à Abidjan», poursuit-il. En ce moment, des personnes continuent d'arriver. Les pleurs se font de plus en plus entendre. Qui en langue locale guéré, qui en français. Et M. Douyou de poursuivre : «Je reprends mon téléphone et j'appelle le chauffeur de M. Gossio. Dès que celui-ci a entendu ma voix, il s'est mis à pleurer. Je lui demande qu'est-ce qui se passe. Il me dit : le vieux vient de mourir», enchaîne l'agent du Port, qui dit s'être rendu immédiatement au domicile du défunt. Selon lui, à son arrivée, aux environs de 18 heures 30 minutes, il constate effectivement que l'ex-Dg du Port venait de passer de vie à trépas. Sur les circonstances exactes du décès de son ''père'', Armand Douyou ne fait pas de mystère pour rendre public le témoignage du chauffeur de l'ancien directeur du Centre régional des œuvres universitaires d`Abidjan (Crou-A, février-novembre 2000).
Selon le chauffeur, insiste ce proche de Gossio, son patron et lui se sont rendus dans la commune de Port-Bouët pour visiter un terrain qu'il voulait acheter. Quand ils sont arrivés, raconte Douyou, le chauffeur dit avoir garé la voiture et M. Gossio est rentré dans une cour où on l'attendait. Trente minutes après, poursuit notre interlocuteur, quelqu'un est sorti de la cour pour signifier au chauffeur que son patron est pris de malaise. C'est comme ça qu'il a accouru et l'a trouvé dans un état très critique. «Le chauffeur l'a automatiquement mis dans la voiture et l'a conduit dans une clinique. C'est à ce niveau qu'il a arrêté son commentaire», dit encore Armand Douyou, affirmant que l'épouse et les enfants sont inconsolables. «Ils sont dans une chambre dans laquelle on essaie de les consoler», ajoute-t-il, expliquant que ce même dimanche était jour anniversaire d'un des enfants de M. Gossio.
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