DEUXIEME DECLARATION DU RASSEMBLEMENT DES HOUPHOUETISTES POUR LA DEMOCRATIE ET LA PAIXRELATIVE A LA SITUATION SOCIO – POLITIQUE
Ce Jour lundi 23 janvier 2017, sur convocation du Ministre Amadou SOUMAHORO, Président du Directoire du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), les Membres du Gouvernement, les membres des instances, les coordonnateurs régionaux, départementaux, communaux et sous-préfectoraux, les élus et les cadres se sont réunis pour analyser la situation socio – politique de la Côte d’Ivoire.
Après avoir entendu l’exposé liminaire du Président du Directoire, les représentants du Groupement politique au pouvoir ont procédé à une analyse approfondie de la situation avant d’adopter la position du RHDP.
I – EXPOSE DES FAITS
Depuis le 5 janvier 2017, toutes les régions abritant des casernes militaires sont le théâtre de mouvements de violences perpétrés par certains éléments des forces armées de Côte d’Ivoire, à travers l’usage d’armes à feux. A ceux – ci se sont ajoutés d’autres éléments des forces de défense et de sécurité. A l’origine de ces mouvements, il s’agissait pour leurs auteurs de présenter les doléances suivantes :
le paiement de primes,
la hausse des soldes,
les conditions de vie dans les casernes
la réduction du temps de passage d’un grade à l’autre et
des précisions à propos d’une supposée prime dite « ECOMOG ».
A deux reprises, le Gouvernement a dépêché dans la ville de Bouaké, épicentre de la crise, le Ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense qui avait, à ses côtés des responsables de la hiérarchie militaire, les autorités politiques et administratives et les guides religieux.
A l’issue des discussions, le Gouvernement a situé l’ensemble des Ivoiriens sur la nature des revendications relatives aux primes avant d’y donner une suite favorable.
Il ressort des précisions fates par le Gouvernement, que ces soldats, issus des Ex-Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), avaient été désignés pour participer à des opérations de sécurisation du processus de sortie de crise, de 2007 à 2011. Les dispositions de l’Accord Politique de Ouagadougou prévoyaient à l’époque, leur prise en charge par le budget de l’Etat. Durant toute cette période, ces soldats n’ont perçu ni prime, ni salaire, contrairement aux autres soldats.
Au moment du règlement des primes aux bénéficiaires, d’autres manifestations violentes ont eu lieu dans plusieurs localités du pays, occasionnant la mort de quatre soldats à Yamoussoukro, plusieurs blessés et des pillages de biens publics et privés.
Par ailleurs, le 9 janvier, à l’appel de deux collectifs, notamment la Plateforme Nationale des Organisations Professionnelles du Secteur Public de Côte d’Ivoire et l’Intersyndicale des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire, plusieurs syndicats sont entrés en grève. Les revendications concernent :
le retrait de certaines dispositions de l’ordonnance 2012 – 303 du 04 avril 2012 portant organisation des régimes des pensions gérés par la Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (IPS – CGRAE)
le paiement des stocks d’arriérés liés aux mesures actées par le Gouvernement en 2009 estimés à 249,6 milliards de FCFA
la revalorisation indiciaire de 150 points pour les emplois ne bénéficiant pas d’une grille particulière estimée à 21 milliards de FCFA ;
l’intégration des agents journaliers du secteur public à la Fonction Publique
le respect de la liberté syndicale (demande de prélèvement à la source des cotisations de syndiqués pour le compte des syndicats et la mutation des responsables syndicaux
la suppression de l’impôt sur les salaires (IS) et la Contribution Nationale (CN)
Dès le début de la grève, le Gouvernement a entamé des négociations avec ces collectifs qui ont permis d’aboutir à des accords sur quatre points de revendications.En ce qui concerne les points relatifs au paiement des stocks d’arriérés et à la revalorisation indiciaire,le Gouvernement a souhaité un examen plus approfondi et la poursuite du dialogue social.
Fort de ces avancées significatives, le Gouvernement, par la voix du Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly a demandé la levée du mot d’ordre de grève.
Réunis en Assemblée Générale, les syndicalistes ont décidé de reprendre le travail, à partir de ce jour, 23 janvier 2017, tout en maintenant le dialogue avec le Gouvernement en vue de la satisfaction totale de leurs revendications.
II – ANALYSE
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix note que les deux événements ci – dessus ont eu pour effet de créer une psychose au sein des populations et engendré un climat de méfiance dans le pays. En effet, les commentaires et les prises de positions alarmistes sur l’état réel de la situation qui étaient relayés sur les réseaux sociaux ont donné l’image d’un pays encore une fois au bord du gouffre.
Le RHDP relève que les comportements observés à l’occasion de la mutinerie, notamment la réclusion dans les domiciles, la constitution de provisions, la fermeture des établissements scolaires, le recours à la marche à pied comme mode de transport ont rappelé à la triste mémoire des Ivoiriens les événements douloureux vécus au cours de la période 1999 – 2011 et que personne n’a souhaité voir se reproduire.
Contrairement aux affirmations de Monsieur AFFI N’guessan, Président d’une frange du Front Populaire Ivoirien, le parti politique qui était aux affaires au moment de l’apparition des causes des présents événements, le RHDP constate que la tension sociale n’a pas de fondement politique. En effet, qu’il s’agisse des militaires qui auraient dû être pris en compte depuis 2007 ou des fonctionnaires dont les arriérés ont été actés depuis 2009 par le Gouvernement du défunt régime des Refondateurs, personne n’a mis en cause l’autorité du Chef de l’Etat, encore moins la crédibilité des institutions. D’où vient – il alors qu’on se saisisse de cette crise sociale pour servir aux Ivoiriens la recette miracle d’un Gouvernement de transition ?
Sur le sujet, le RHDP voudrait faire la précision suivante :
A l’expiration de son premier mandat, Son Excellence Alassane OUATTARAa sollicité le suffrage des Ivoiriens qui lui ont renouvelé leur confiance, le 25 octobre 2015 par un score, sans appel de 83,66% ;
Respectant son engagement de doter le pays d’une nouvelle loi fondamentale, le Chef de l’Etat, après une large consultation, a soumis un projet de nouvelle constitution qui a été voté par les Ivoiriens à 93,42%, le 30 octobre 2016 ;
Les élections législatives, organisées le 18 décembre 2016, pour l’installation de la première législature de la troisième république,ont donné 168 députés au RHDP, 75 indépendants dont la plupart ont rejoint le RHDP donnant à ce groupement politique 211 députés, représentants plus de 82% des députés à l’Assemblée Nationale, et seulement 3 au FPI dont deux issus de la région natale de Monsieur AFFI N’guessan.
Le RHDP demande à Monsieur AFFI N’guessan qui peine à unir le FPI, d’expérimenter la transition au sein de sa propre formation politique en vue de parvenir à la réconciliation des frontistes.
Pour le RHDP, le recours à la grève comme moyen de revendication doit intervenir en cas de refus de toute négociation par l’employeur ou de mauvaise foi manifeste dans le traitement des désidérata des syndicalistes. Dans le cas d’espèce, le Gouvernement a montré toute sa bonne foi et sa volonté d’un règlement global de toutes les questions soulevées. A cette fin, il a convoqué un forum social pour le 25 février 2017.
Le RHDP rappelle à l’opinion nationale et internationale que, depuis son accession à la magistrature suprême, le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA a mis un point d’honneur à l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens. Ainsi, les fonctionnaires et agents de l’Etat, ont bénéficié du déblocage des salaires qui étaient bloqués depuis 1988 et de la reprise des avancements indiciaires tous les deux ans. Ces efforts coûtent, chaque année environ 245 milliards FCFA à l’Etat.
III – POSITION DU RHDP
Le RHDP réitère son attachement à la paix, érigée en deuxième religion de la Côte d’Ivoire par le père fondateur, le Président Félix Houphouët – Boigny. Les récents événements ont démontré, que sans paix, il ne peut y avoir d’activité économique à même de générer des ressources à distribuer pour satisfaire les revendications, fussent – elles fondées.
Le RHDP condamne fermement le recours à la violence, notamment l’usage des armes à feux, les attaques des établissements scolaires, les agressions physiques perpétrées sur les individus. Il condamne également le blocus du fleuron de l’activité économique de la Côte d’Ivoire que constitue le Port Autonome d’Abidjan et des symboles vivants de la réussite de notre pays représentés par la SIR et la SOTRA.
Le RHDP s’indigne de la récupération politique faite de cette crise sociale ainsi que de la campagne d’intoxication menée sur les réseaux sociaux dans le but de porter atteinte à l’image de notre pays et d’annihiler les importants efforts déployés par le Président de la République et le Gouvernement, en vue de mener la Côte d’Ivoire à l’émergence, à l’horizon 2020.
Le RHDP rend un vibrant hommage au Chef de l’Etat, Son Excellence Alassane OUATTARA pour le dénouement de cette crise. Il lui exprime son admiration et l’assure de son soutien de tous les instants dans les efforts inlassables qu’il déploie pour hisser la Côte d’Ivoire au nom des nations qui compte sur l’échiquier mondial.
Le RHDP exprime ses encouragementsau Premier Ministre Amadou Gon COULIBALY et au Gouvernement pour la dextérité avec laquelle ils conduisent les négociations. Le RHDP demande au Premier Ministre du Gouvernement de maintenir cette posture de grandeur en donnant toutes les chances à la paix, en vue d’un aboutissement heureux des discussions.
Le RHDP remercie toutes les personnes physiques et morales qui ont apporté une contributiondécisive à l’apaisement de la situation. Le RHDP remercie en particulier les organisations de la société civile pour le ton de leurs déclarations ainsi les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses des villes de Bouaké et Yamoussoukro.
Le RHDP Invite les militaires et l’ensemble des forces de l’ordre à assurer leur de mission régalienne de sécurisation du territoire national et de protection des personnes et des biens dans le strict respect de la discipline qui reste de mise au sein des forces armées.
Le RHDP salue la maturité et le sens des responsabilités des syndicalistes qui ont accepté la demande faite par Monsieur le Premier Ministre Amadou Gon COULIBALY, au nom du Gouvernement, en levant le mot d’ordre de grève. Il les exhorte à la poursuite des négociations dans un esprit de conciliation.
Le RHDP, fidèle aux idéaux prônés par le père fondateur, invite les partenaires sociaux à recourir au dialogue qui est l’arme des forts, en matière de règlement des crises. Il les invite instamment à préparer le forum social proposé par le Gouvernement en vue de solutions idoines et durables aux questions soulevées.
Le RHDP appelle les membres du Directoire, les coordonnateurs, départementaux, communaux et sous – préfectoraux, les élus ainsi que les instances de tous les partis politiques membres à la mobilisation. Aussi, le RHDP se propose – t – il d’envoyer des missions d’explications sur toute l’étendue du territoire national pour donner l’information vraie à ses militants et aux populations ivoiriennes, dans leur ensemble.
Le RHDP invite le vaillant peuple de Côte d’Ivoire à maintenir toute sa confiance au Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA et à son Gouvernement qui sont à la tâche pour l’avènement de la Côte d’Ivoire nouvelle.
Fait à Abidjan, le 23 janvier 2017
Le Ministre Amadou SOUMAHORO
Président du Directoire du RHDP
2 Commentaires
Ivoire
En Janvier, 2017 (06:52 AM) Tout ce qu' il y a à retenir dans cette rhétorique, c'est que enfin le rhdp reconnait que ce n'est pas un complot contre l'autorité de l' État. C'est une crise sociale qu'il faut sagement résoudre et non menacer et torturer les fonctionnaires. Merci la bas.Anonyme
En Janvier, 2017 (11:44 AM) opérations de sécurisation du processus de sortie de crise, de 2007 à 2011. Cela voudrait dire que de 2007 à 2011, un simple soldat de grade zero peut touché une somme de 12 millions ? Vraiment soyez clairs avec vos concitoyens.Participer à la Discussion
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