La candidature de Kouadio Konan Bertin dit KKB face au
président de son parti Henri Konan Bédié fait couler beaucoup d’encre et de
salive. Vu que les cadors du parti ont tous milité pour la candidature unique
de l’ex chef de l’Etat à la future convention du PDCI-RDA, celle de l’ex
président des jeunes dudit parti est vu par comme un affront.
Mais KKB n’a pas la même lecture de sa candidature. Dans une
interview accordée à Jeune Afrique et publiée le samedi 27 juin dernier, il se
défend de s’opposer frontalement à son mentor dont il était jusqu’à très
récemment son conseiller.
« Non, il ne s’agit pas d’une opposition frontale. Ma candidature
est une candidature de prudence. Vous savez, personne ne prendrait le risque de
parcourir une distance aussi longue qu’Abidjan-Korhogo en voiture sans prévoir
un pneu de secours. Et bien, au PDCI-RDA, c’est la même chose, nous ne
prendrons pas un tel risque », tente-t-il de faire comprendre.
Puis de rappeler : « Il a dit lui-même en 2010 qu’il
menait son dernier combat. En 2020, il ne peut pas en être encore à son dernier
combat ! Il a aussi reconnu que l’action gouvernementale nécessitait des forces
qu’il n’est plus certain d’avoir. En 2010, il n’avait pas été capable d’aller
soutenir son projet devant le peuple de Côte d’Ivoire lors du débat télévisé
organisé pendant la campagne électorale. Est-ce que dix ans après, il le pourra
? Je m’interroge. »
De toutes les façons, Kouadio Konan Bertin n’entend pas se
laisser émouvoir ou ébranler par les diatribes dont il peut faire l’objet.
« Il ne s’agit pas d’avoir peur. En 2015, quand j’ai proposé aux
militants du PDCI-RDA de ne pas rallier Alassane Ouattara, ces foudres ne m’ont
pas épargné. Je suis habitué. Je veux éclairer mon parti, le faire avancer. Je
ne m’occupe pas de ce que disent les autres. Au fond, Jésus-Christ a été
crucifié, et pourtant les églises sont aujourd’hui bondées. Ma mission, à moi,
est d’orienter les militants. Tant que j’ai la certitude que j’agis dans
l’intérêt du PDCI-RDA et dans le respect de l’héritage de Félix Houphouët-
Boigny, je n’écoute pas les ragots et je n’ai pas peur des injures», laisse-t-il
entendre.
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