Le témoin à la CPI : « Des gendarmes n’exécutaient pas les ordres des chefs », pendant la crise

Le témoin entendu ce mercredi 8 février 2017 à la CPI est un ancien militaire à la retraire ayant travaillé dans la communication radio. Dosso Sinali, un ex sergent-chef. Au cours de la crise post-électorale, il dit avoir écouté, grâce à son appareil, des conversations des forces de l’ordre et de sécurité sur les fréquences radios de la police, de la gendarmerie, de la Garde républicaine et même de l’Onuci. Et là, il dit avoir intercepté des propos desdites forces sur le théâtre de terrain.

Dans ces conversations codées, des chefs de la Garde républicaine et de la police donnaient des ordres dans le sens à tuer. A l’image de celui qui porte l’indicatif Cosmos au niveau de la Garde républicaine. « Cosmos était un élément dangereux. Il est le chef des opérations. Tous les compte-rendus des autres remontaient sur Cosmos. Il commandait les opérations et donnait l’ordre : traitez-le (tuer) et s’il a une arme, prenez et venez avec », explique le témoin.

Si au niveau de la Garde républicaine, c’était des messages qui appelaient à des exécutions, tel n’était pas le cas au niveau de la gendarmerie. Le témoin a affirmé que les chefs étaient cléments. Mais leurs ordres n’étaient pas suivis par les éléments sur le terrain. « Les donneurs d’ordre étaient contestés.  Ils étaient traités de peureux. Les éléments les insultaient. Les ordres que donnaient les chefs n’étaient pas ce que les exécutants faisaient sur le terrain », a expliqué l’ancien sergent-chef.

Au niveau de la police, un des chefs a demandé aux policiers d’utiliser des moyens conventionnels contre les marcheurs sur la RTI. « Les policiers ont reçu l’ordre d’utiliser les moyens conventionnels de maintien d’ordre pour disperser la foule et non d’utiliser des kalasch pour tirer en l’air pour disperser la foule ». Cependant, un des chefs qui répondait au nom de ‘’Sandrack’’ qui serait le chef des opérations de police a donné un ordre tendant à tuer des manifestants. « Selon des policiers, on aurait tiré sur eux, et Sandrack (possible que ce soit Guiai Bi Poin, sans en être sûr) a intervenu et donné l’ordre de rentrer dans la foule », soutient le témoin.