Laurent Gbagbo rentre en Côte d’Ivoire le 17 juin 2021. Alors que ses partisans se préparent à l’accueillir, le collectif des victimes de Côte d’Ivoire multiplie les manifestations pour protester contre le retour de l’ex-chef d’État. Une position que ne partage pas la COVICI.
La crise postélectorale en Côte d’Ivoire a fait plus de 3000 morts selon les organisations internationales. Plus de 10 ans après, les séquelles demeurent et les souvenirs encore douloureux, notamment chez certaines victimes. Le collectif des victimes de Côte d’Ivoire dirigé par Issiaka Diaby s’oppose même au retour de l’ancien président Laurent Gbagbo pourtant acquitté par la Cour pénale internationale (CPI).
Mais selon Ahoua Dagnogo, coordonnatrice générale de la Confédération des victimes des crises ivoiriennes (COVICI), la priorité demeure la prise en charge des victimes et non le retour de l’ancien Chef d’État ivoirien.
« Nous avons longuement analysé la question du retour de Laurent Gbagbo et estimons qu’il n’y a pas de raisons de nous opposer à son retour. Il a été arrêté et transféré à la Cour pénale internationale puis jugé. S’il est acquitté aujourd’hui, il a le droit de regagner son pays et je pense même que cela contribuera à la réconciliation nationale. Ce qui nous intéresse, c’est de faire en sorte que la prise en charge des victimes des crises ivoiriennes soit au cœur de la politique de nos autorités. Et pour cela nous continuons de travailler avec le ministère de tutelle », fait-elle savoir à 7info.ci
Pour l’heure, les seules personnes inculpées pour crime contre l’humanité dans cette affaire ont été acquittées par la CPI. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été totalement blanchis par l’instance juridique et seront même indemnisés pour les dommages subis pendant toutes ces années de détention. Pour la COVICI, il faut accepter de pardonner pour une réconciliation vraie en Côte d’Ivoire.
« Nous avons effectué une tournée à l’intérieur du pays pour sensibiliser sur la réconciliation nationale. Le rapport a même été transmis aux autorités. Nous préparons aussi un atelier dans le cadre du programme de prise en charge de nos victimes qui aura lieu dans quelques jours. L’approche est donc différente et je pense que c’est la meilleure », a-t-elle indiqué.
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