Dans une interview accordée à l’Agence Ecofin depuis son «exil» européen, l’ancien maire de la commune du plateau, le centre des affaires d’Abidjan, et haut cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), livre ses impressions quant à l’évolution de la vie politique en Côte d'Ivoire, à l’approche des prochaines échéances présidentielles en 2020.
Des élections que le secrétaire exécutif chargé de la mobilisation et de l'organisation du Pdci ne voit pas le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie te la paix (Rhdp) remporter. «Après la perte de ses principaux alliés que sont le Pdci-Rda et l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, il est impossible pour le Rhdp unifié de gagner les élections présidentielles de 2020, s'il ne passe pas par un braquage électoral. Dans ce cas, il y a clairement un risque d'affrontement avec des conséquences qui pourraient être dramatiques pour le pays», a indiqué Akossi Bendjo.
Pour lui, son parti, le Pdci-Rda, est sur la bonne voie avec le président Henri Konan Bedié qui a fait appel à toutes les forces vives et partis politiques qui partagent sa vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée et pacifique. «Notre préoccupation majeure réside dans la mobilisation de l’ensemble des Ivoiriens pour la normalisation de la vie politique et sociale, en vue d’une véritable réconciliation en Côte d’Ivoire. Ce qui nous permettra de nous accorder sur un nouveau contrat social et un nouveau consensus électoral, afin de garantir des élections transparentes, inclusives et pacifiques en 2020», a-t-il fait savoir précisant que le Pdci a les moyens et le devoir de s’engager fortement dans cette démarche pour la renaissance de notre pays.
Pour la présidentielle de 2020, M. Bendjo annonce que le candidat du Pdci sera connu à l’occasion de la convention du parti prévue cette année 2019. D’ici là, poursuit-t-il, la restructuration du parti se poursuit conformément aux résolutions du séminaire de Bingerville. Comme la grande majorité des Ivoiriens, le cadre du Pdci dit avoir accueilli avec joie l’acquittement et la libération conditionnelle de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son dernier ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. «Cette étape devrait ouvrir la porte de la véritable réconciliation que tous les Ivoiriens attendent. Aussi, espérons-nous la mobilisation de tous pour leur libération totale et leur retour, chez eux, en Côte d’Ivoire», a-t-il indiqué.
Revenant sur sa révocation au poste de maire, Akossi Bendjo croit savoir que c'est une décision purement politique qui n’a respecté aucune procédure, ni administrative, ni légale. Il estime que sa sanction est la réponse à sa position par rapport au parti unifié (le Rhdp: Ndlr). «Nos avocats ont engagé des recours contre cette décision prise de façon illégale. Nous espérons que le droit sera dit à cette occasion», a-t-il souhaité invitant le pouvoir a installé le plus rapidement le député Jacques Ehouo qui a gagné les élections municipales du Plateau «Les poursuites judiciaires introduites pour empêcher son installation sont l’expression d’un harcèlement indigne d’un État de droit. Nous espérons qu’avec la réaction des deux syndicats de magistrats et du barreau des avocats, la raison habitera le pouvoir pour installer le conseil municipal élu», a-t-il souligné.
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