Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, ce mercredi 27 mars 2019, Charles Blé Goudé s'est prononcé sur la situation socio-politique ivoirienne. Il a invité la classe politique ivoirienne a fait prevaloir l'intérêt superieur de la nation au-délà de tous calculs politiciens. Ci-dessous l'intégralité de son message.
Mes chères compatriotes,
Le 1er février 2019 à 19h, les portes de la prison se sont ouvertes pour le président Laurent Gbagbo et moi. Aujourd’hui, je peux enfin m’adresser à vous en homme libre. Pendant ces longues années de détention, j’ai sans cesse pensé à vous, à vos familles, à tous ceux qui vous sont chères, ainsi qu’au bien précieux que nous avons tous en commun, la Côte d’Ivoire.
Si le fil du sujet a été rompu, par les circonstances que vous savez, rien de vos questionnements, de vos inquiétudes relatives à l’avenir de notre nation ne m’ont échappé. Pas plus que les douleurs qui vous ont affligées et qui continuent malheureusement de vous habiter aujourd’hui encore. Semblant jeter, un voile épais sur l’avenir, notre avenir que nous sommes pourtant obligé de réinventer ensemble.
C’est ce dialogue que je renoue avec vous aujourd’hui, avec vous tous sans exclusive. Quel qu’a été votre opinion sur ce que j’ai vécu. Que vous m’ayez accablé ou que vous n’ayez jamais vacillé dans la confiance placée en moi, je suis heureux, très heureux de me retrouver en votre compagnie en homme libre.
Je conçois que dans notre pays balloté, martyrisé par une tempête si féroce et interminable chacun ait eu mille raisons d’être mécontent, et de se laisser gagner par la rage et la haine. Pourtant ici et maintenant, mon message à votre endroit est d’abord un message de paix et d’apaisement.
Ensuite, ce que me dicte mon cœur en ce moment, c’est de vous dire toute mon affection, ma singulière et profonde affection. En vous l’exprimant, je ne vous rends qu’une infime partie du soutien et de l’immense amour que vous avez bien voulu me témoigner pendant ma détention. C’est pourquoi, à vous tous, singulièrement, ceux dont il m’a été impossible de répondre aux nombreux messages de soutiens, d’encouragements et d’invitations à tenir bon. Je voudrais dire grand merci. Je suis entré en prison nu, et j’en sort l’esprit en paix, le cœur plein d’amour et les bras chargés de ce que vous m’avez offerts. Dans cette séquence, si significative, comment oublier, mes frères, mes sœurs, la diaspora ivoirienne et africaine, ces gens formidables qui pendant plusieurs années ont bravé le froid polaire, la distance pour nous apporter leur soutien, qui nous a été très réconfortant.
Soyez rassurez, la reconnaissance que je vous dois, elle est à nulle pareille. Merci ! Mille fois merci !
Que le tout puissant vous le rend au centuple. Pour tous les efforts et tous les sacrifices que vous avez consenti pour nous.
Chère sœur, chère frère,
Aussi cruel qu’a été l’épreuve que notre pays a vécue, fidèle à mon engagement de ne jamais être du mauvais côté de l’histoire, je n’encouragerai aucune tentation de vengeance, ni aucune velléité de revanche parce qu’en définitif, de vengeance en vengeance et de revanche en revanche, cela ne fera que précipité notre pays dans l’abime et dans le chaos, bref, dans un déclin irréversible.
En revanche, je suis disposé à encourager toutes les initiatives en faveur de l’édification d’une société qui sache tirer les leçons de son passé douloureux. Pour moi, même si les circonstances de l’histoire nous ont imposé cette crise qui a retardé le développement de notre pays et qui continue d’endeuiller de nombreuses familles, nous ne sommes pas obligés de prolonger ce conflit. Ne nous y trompons jamais. Les sociétés qui avancent, les pays qui engrangent d’importantes victoires sur le marché concurrentiel de développement, sont ceux qui savent tirer les enseignements, tous les enseignements des épreuves et évènements douloureux qui jalonnent leur histoire et forgent leur communauté de destin.
Chères Compatriotes....
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