Le nombre de cas confirmés de Covid 19 croît de façon
exponentielle ces dernières semaines en Côte d’Ivoire. Hier dimanche 14 juin, le
nombre de nouveaux cas était de 236. Ce qui porte le nombre total de personnes
contaminées à 5084 dont 2505 guéris, 45 décès et 2534 cas actifs.
Cette propagation rapide de cette nouvelle forme de
coronavirus qui endeuille le monde est observable depuis l’allègement des
mesures barrières par le Gouvernement ivoirien depuis le 15 mai 2020. A savoir
la suspension du couvre-feu et la réouverture des maquis, des restaurants, des
lieux de culte et des établissements scolaires, secondaires et universitaires à
Abidjan, l’épicentre de la maladie.
Alors la question qui se pose naturellement est la suivante :
faut-il renforcer à nouveau les mesures barrières pour freiner cette
propagation galopante du Covid 19 en Côte d’Ivoire ? Cette question nous
dirige vers la recherche de l’étiologie de cette situation.
Une responsabilité
partagée
En effet, une radiographie de la situation permet de
constater, d’une part, que le gouvernement a pris cette décision au moment où
la courbe de contamination était ascendante. Alors qu’en occident, dans les
pays les plus touchés, tels que la France, l’Italie et l’Espagne,
l’assouplissement des mesures barrières et le déconfinement progressifs ont été
décidé au vu de la décroissance drastique des taux de mortalité et de
contamination journaliers.
L’on pourrait donc déduire que la décision du gouvernement
ivoirien, si elle est fondée sur de bonnes intentions, elle n’a pas pour autant
participé à juguler les contaminations. Dès
lors, ladite décision peut être jugée de précoce.
Car si l’on peut comprendre l’autorisation d’ouverture des
maquis et restaurants pour des raisons économiques, ce n’est pas le cas pour
les établissements scolaires, secondaires et universitaires, ainsi que les
lieux de culte qui sont des hauts lieux de rassemblement et donc par ricochet
des lieux de contamination rapide.
Par ailleurs, il convient de noter un relâchement de la part
de la population qui confond l’assouplissement des mesures barrières et la fin
de la maladie à coronavirus. Ils sont nombreux, ces habitants de la capitale
économique ivoirienne qui ne prennent plus le minimum de précaution pour ne pas
être un agent de contamination ou un sujet contaminé. Le port de masque
obligatoire et la distanciation physique, ils n’en ont cure. Et pourtant, le
gouvernement a fait des efforts pour mettre à la disposition de la population
des masques gratuits.
Au regard de cette radiologie qui précède, l’on peut donc
aisément affirmer que les responsabilités sont partagées.
Il faut renforcer et
respecter les mesures barrières
En tout état de cause, le Directeur pays de l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), Dr Jean-Marie Vianny Yameogo craint le pire si les
mesures barrières édictées ne sont pas renforcées et respectées.
« C’est qu’en Côte d’Ivoire on observe une augmentation du nombre de
cas positif au Coivid 19 comme dans les autres pays d’ailleurs, et nous voyons
qu’il y a une transmission communautaire. Alors faut-il s’attendre au pire pour
la Côte d’Ivoire ? Vous avez suivi que lorsque les mesures de déconfinement ont
commencé, on a tous observé le relâchement de l’application des mesures dites
barrières par la population. Ça c’est une préoccupation parce que déjà on ne
respecte pas les mesures barrières à 100%. Vous savez que la première mesure
barrière efficace que nous connaissons c’est le port du masque facial.
Malheureusement quand vous prenez les rues vous remarquez qu’il y a moins de
personnes, moins de 50% de la population qui porte le masque dans les lieux
publics..», a-t-il fait remarquer le jeudi 4 juin dernier lors d’un
échange sur la question avec les journalistes de la presse étrangère.
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