En dépit des récentes arrestations pour trafic de chimpanzés et d’écailles de pangolins, le commerce illicite d’animaux continue d’inquiéter. Le Projet Eagle Côte d’Ivoire, spécialisé dans la protection des espèces menacées, vient de tirer la sonnette d’alarme devant la progression du phénomène. «Un éléphant est abattu toutes les 15 minutes dans les savanes africaines. 2 000: c’est le nombre de nouvelles cornes de rhinocéros saisies dans le trafic l’an dernier, soit 30 fois plus que la fin des années 1999», rappellent les services du projet Eagle Côte d’Ivoire, dans un communiqué dont nous avons reçu copie. Selon la note, en 1965, la Côte d’Ivoire comptait au moins 3.000 éléphants. En 1988, il ne restait déjà qu’un tiers de ce chiffre. Aujourd’hui, la population des pachydermes est réduite de plus de la moitié. «D’autres espèces ont subi le même sort: pangolins, hippopotames pygmées... Leur population a baissé de manière exponentielle de nos jours. L’heure est grave», prévient Eagle Côte d’Ivoire. L’une des actions que le gouvernement pourra mener en faveur des espèces protégées, d’après la structure, c’est le renforcement de la législation. «En dépit de l’existence de la loi n°65-255 du 04 août 1965, modifiée et complétée par la loi n°94-442 du 16 août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse pour contrecarrer le trafic illicite des objets provenant d’espèces en voie de disparition, rien ou presque n’a changé. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est devenue une plaque tournante du trafic international d’ivoire, d’écailles de pangolins, de peaux de lions, et autres objets provenant d’espèces intégralement protégées», mentionne le communiqué. Les peines d’emprisonnement et d’amendes demeurent toujours très faibles: 2 mois à un an d’emprisonnement; 3.000 à 300.000 FCfa d’amende. Au Burkina Faso et au Niger, par exemple, ces peines sont de 6 mois à 3 ans fermes et une amende avoisinant le million de FCfa.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article