En 1965, les pro-écologistes ivoiriens affirmaient avec force que l’avenir de l’humanité était sur le « front » des inters-relations entre la société et le milieu de l’environnement. Au moment où ces activistes fauniques s’exprimaient, à cette époque, le pays regorgeait au moins 3000 éléphants. En 1988, soit vingt-cinq plus tard ; il ne restait qu’un tiers de ce total. Si les éléphants ont été pris pour cible principale par le trafic illicite de l’ivoire, d’autres espèces ont subi le même sort depuis ces années. C’est le cas des pangolins et hippopotames pygmées. Leur population a baissé de manière exponentielle de nos jours.
Ce, en dépit de l’existence de la loi n°65-255 du 04 Août 1965, modifiée et complétée par la loi n°94-442 du 16 Août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse pour contrecarrer le trafic illicite des objets provenant d’espèces en voie de disparition.
Rien ou presque n’a changé
Elle n’a à vrai dire rien fait changer. Pour preuve, d’après les organisations de défense, la Côte d’Ivoire est devenue une plaque tournante du trafic international d’ivoire, d’écailles de pangolins, peaux de lions, et autres objets provenantd’autres espèces intégralement protégées.
« Notre loi est dépassée…Elle n’est plus adaptée…la modification qu’elle a apportée n’a rien changé en ce qui concerne les peines d’emprisonnement et d’amende qui demeurent toujours très faibles, à savoir deux (2) mois à un (1) an d’emprisonnement et trois mille (3.000) à trois cents mille (300.000) francs d’amende ou l’une de ces deux peines seulement », se plaint un juriste spécialiste de l’environnement officiant au sein du Projet EAGLE-CI. Puis de poursuivre : « pour comprendre que notre loi est vraiment laxiste, tenez par exemple au Burkina Faso et au Niger, les peines applicables sont respectivement de 6 mois à 3 ans ferme, côté pécuniaire, une amende de 100.000 FCFA à 1.000.000 F CFA ; 2 mois à 6 ans avec pour amende 400.000 FCFA à 4.000.000 CFA. Même la Guinée Conakry qui avait une loi faible passera devant nous d’ici à quelques mois en passant de 3mois à 7ans de peine d’emprisonnement… constatez vous-même», s’alarme le juriste.
Durcir la loi ivoirienne
Partant de ce fait, il est clair que le législateur ivoirien doit absolument chercher à mettre en place des lois plus rigoureuses, plus efficaces. Pourquoi ne pas changer la loi en la durcissant comme suit : peine d’emprisonnement : (6) mois à (5) ans, Peine d’amende : 360 000 à 10 000 000 francs CFA. Probablement c’est la solution idoine pouvant permettre de mettre fin efficacement au trafic international d’espèces protégées. Les statistiques ne plaident pas en faveur de nos animaux ; un éléphant est abattu toutes les 15 minutes dans les savanes africaines, 2 000 cornes. C’est le nombre de nouvelles cornes de rhinocéros saisies dans le trafic l’an dernier, soit 30 fois plus que la fin des années 1999.
Pour rappel, Le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational qui représente 20 milliards de dollars (soit environ 12 milliards de CFA) de profits illégaux chaque année dans le monde, il s’agit du 5ème commerce illégal le plus important dans le monde après la drogue, les armes, le blanchiment d’argent et le trafic d’être humain. Le trafic d’ivoire est également une source de financement pour des groupes terroristes comme Al-Shaabab, la LRA ou les Jenjawids. Toute chose qui leur permet de continuer à déstabiliser des régions entières du continent Africain.
Avec Sercom Projet EAGLE-CI
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