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Société

Trafic d’ivoire : un douanier cerveau d’un important réseau de trafiquants arrêté

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Pour une grosse prise, c’en est une ! Une opération conduite par le capitaine Timothée a permis de mettre le grappin sur un sergent des douanes, cerveau présumé d’un important réseau de trafic d’ivoire.

En effet, suite à des écoutes téléphoniques d’un membre du réseau suivi depuis de longue date, les fins limiers ont eu connaissance de ce qu’une transaction devrait s’effectuer devant une résidence à Koumassi, une commune située au Sud-Est d’Abidjan.  Des unités spécialisées dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées composées d’éléments du Ministère des eaux et forêts, et l'Unité de lutte contre la criminalité transnationale (UCT) ont pris en filature les trafiquants avec l’assistance technique du Projet EAGLE-CÔTE D’IVOIRE.  Au moment où ils s’apprêtaient à passer à la transaction précisément au quartier Remblais, ils ont été appréhendés en flagrant délit avec 55 kg d’ivoire, un record pour le pays. Il s’agit de deux impressionnantes défenses qui mesurent 1m 60 chacune au moins et provenant d’un éléphant géant que l’on trouve uniquement dans les savanes de l’Afrique australe d’après les spécialistes.

Après avoir entendu les indélicats arrêtés, une série de six perquisitions ont eu lieu à leurs domiciles et notamment chez le douanier en question dont le véhicule a servi à transporter les ivoires pour le lieu de la transaction. Ce dernier en service à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny a même déserté son poste pour venir prendre part à la vente qui devrait avoir lieu.

« Je suis venu prêter mains fortes à mon cousin qui est propriétaire des ivoires et j’ignorais le contenu du coffre de mon véhicule », s’est-il défendu selon le Capitaine Timothée. Des documents bancaires avec des transactions douteuses ont été saisis chez lui. 

46 queues d’Eléphants chez un sculpteur

Mais le Capitaine Timothée et ses hommes étaient à ce moment-là loin d’imaginer la surprise qui les attendait. Dans la dynamique des perquisitions à Treichville, ils ont découvert avec stupeur 46 queues d'éléphants chez un prétendu sculpteur.  C'est la plus grande saisie jamais réalisée en ce qui concerne des queues d’éléphants.  Ce chiffre qui donne froid dans le dos témoigne de l’ampleur du massacre perpétré par ce réseau de trafiquants démantelé.

A en croire le Projet EAGLE Côte d’Ivoire, spécialisée dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées, les queues sont destinées à fabriquer des bracelets poil homme qui est vendu à plus de 2000 euros l’unité sur le marché noir, soit 1 million 300 mille Fcfa.  Au total, ce sont cent huit (108) objets en ivoire ainsi que bien d’autres objets provenant d’espèces partiellement protégées qui ont été saisis chez ce suspect qui a été conduit au poste de police pour nécessité d’enquête.

Les dernières perquisitions se sont déroulées à Locodjro à Abobodoumé, au Nord-Ouest d’Abidjan, chez deux des quatre individus arrêtés où des documents bancaires avec de fortes transactions ont été pris.

Des ivoires originaires d’Afrique orientale

Selon les premiers aveux des prévenus, les ivoires proviendraient de l’Afrique de l’Est et sont arrivés en Côte d’ivoire via la Guinée-Conakry. Après une semaine de garde à vue dans les locaux de l’UCT, ils ont été transférés ce Mardi 7 novembre 2017 vers 10h Parquet d’Abidjan où ils seront jugés. Car rappelons-le, le commerce illicite du trafic d’espèces protégées est interdit par la loi n°65-255 du 04 Août 1965, modifiée et complétée par la loi n°94-442 du 16 Août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Toujours en s’appuyant sur cette dite loi, les trafiquants s’ils sont reconnus coupable risquent une peine d’emprisonnement ferme de deux mois à 1 an avec une amende modeste de 3000 à 300.000 FCFA.

Cette arrestation intervient au moment où le Ministère des eaux et forêts, assisté de grands experts environnementaux sont en train de réfléchir à renforcer la présente loi faunique de sorte à dissuader les trafiquants dur à cuire. Les peines d’emprisonnement pourraient passer d’un an maximum actuellement à 7 ans.

Avec Sercom

 

 
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