Le Conseil national du laïcat de Côte d'Ivoire (CNL-CI) a tenu sa première Assemblée générale ordinaire du 30 mai au 2 juin à Abengourou. A l'issue des travaux le président Patrice Kouakou Yao, dans un entretien accordé à la presse, a confié que le CNL-CI mettra tout en oeuvre pour être observateur à l'élection présidentielle de 2020.
Entretien
M. le président, que peut-on retenir de cette Assemblée générale qui a eu lieu ici à Abengourou ?
Au terme de cette assemblée, nous pouvons remarquer que des mots ont été prononcés. Nous avons parlé de mission commune, de communion et de coresponsabilité. Les laïcs ivoiriens veulent prendre leur part dans la construction de l’église et dans la transformation de la nation ivoirienne comme un ferment.
Le thème de cette assemblée était « Avançons au large, pour un laïcat plus responsable et fécond ». Est-ce à dire que le Conseil national du laïcat n’est pas fécond?
Vous savez, on a jamais fini de produire, de fructifier. Tant que le Seigneur nous donne ses grâces, on espère donner encore plus. C’est dans ce sens-là que nous avons mis l’accent sur la fécondité. Le Seigneur nous a donné d’étendre le laïcat sur tous les diocèses. Nous voulons les voir actifs et visibles. Qu’aujourd’hui, l’église de Côte d’Ivoire sache que les laïcs veulent prendre leur part dans sa construction en mettant en valeur leurs connaissances, leurs savoirs, leurs pouvoirs, leurs avoirs et tout ce qu’ils ont reçu de Dieu.
Nous sommes tous coresponsables de cette église de Côte d’Ivoire. Alors quel est votre regard sur cet autre défi qu’il y a à relever ?
C’est l’unité dans la diversité. Dieu nous a créés différents pour qu’ensemble comme le corps du Christ, nous puissions œuvrer pour le bien être de l’église.
Il y a eu une communication sur la contribution des fidèles laïcs à la mise en œuvre du Plan stratégique pour la communion et l’autonomie de l’église en Côte d’Ivoire. Que peut-on retenir d’une telle communication ?
Désormais les mouvements, associations, groupes de prières et les diocèses doivent mettre en œuvre leurs compétences pour pouvoir se prendre en charge et non attendre que le clergé décrète une quête spéciale. C’est à nous de nous prendre en charge. D’où la recherche d’activités génératrices de revenus. Les mouvements, associations et groupes de prières doivent pouvoir s’autofinancer dans toutes leurs activités. C’est l’objectif de ce thème. Et comme on l’a souvent dit, on doit changer de mentalité. Dieu nous donne des grâces. Nous devons utiliser ces grâces pour rendre grâce à Dieu. En cela on ne doit pas attendre qu’on nous appelle. Il y a des chrétiens qui sont féconds, riches, mais ils attendent qu’on leur dise la toiture de l’église coule, il faut changer. Or tu le vois, tu viens prier et tu vois les gouttes d’eau. Qu’est que tu dois faire ? Tu peux rencontrer le curé et prendre l’engagement de réaliser cette œuvre si tu en a les moyens. Je prends cet exemple, il y a un monsieur dans ma paroisse qui est venu prier à la grotte. La première fois il y a eu la pluie et il n’a pas pu prier. La seconde fois, le soleil était trop fort et il n’a pas pu prier non plus. Il a pris contact avec le conseil et il a dégagé 12 millions pour réaliser l’appatam de la grotte. C’est ce qu’on attend des chrétiens catholiques.
Au cours des travaux, les fidèles chrétiens catholiques ont été invités à s’engager pour des élections justes et transparentes. Etant encore une jeune démocratie, n’avez-vous pas peur qu’il y ait des problèmes quand le Conseil national du laïcat va s’engager sur ce terrain ?
Vous savez quand on est chrétien, on prend déjà un risque. Les premiers chrétiens ont pris des risques. Certains ont livré leurs vies et sont morts. J’aime le dire, nous qui allons tous les jours à l’église et nous nous confessons, qu’est ce qui prouve que nous allons voir Jésus au dernier jour ? On ne sait pas. C’est un risque. Mais si on est sûr qu’il nous accompagne comme Lui-même il a dit « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps », on s’engage et il va nous protéger. S’il veut qu’on triomphe, on triomphera avec lui. C’est cela notre conviction. Nous sommes assurés que le Christ qui nous envoie en mission nous donne les moyens, les compétences et le charisme appropriés pour réussir la mission. Nous n’avons donc pas peur. Nous avons l’assurance et c’est pourquoi nous voulons faire en sorte que le Conseil national du laïcat de Côte d’Ivoire soit observateur pour les élections de 2020.
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