« Miss Vierge » est un concours de beauté et de vertu organisé par le diocèse de Yopougon en Côte d’Ivoire. Comme son nom l’indique, il réunit des candidates vierges. À la veille de la troisième édition de ce concours controversé, Urbi & Orbi Africa a rencontré Mgr Salomon Lezoutié, évêque de Yopougon et initiateur de cette compétition ainsi que les trois lauréates de la précédente édition.
Depuis 2015, à l’occasion des Journées de la jeunesse qui se déroulent le week-end de la Pentecôte, le diocèse de Yopougon organise une élection « Miss Vierge ». Des dizaines de jeunes filles qui ont juré, une main sur la Bible, qu’elles sont vierges participent à cette compétition. Cette année, la troisième édition se tiendra le 5 juin.
Pourquoi une telle compétition ?
« Il y a 3 ans, nous avions évalué à 5000 le nombre de jeunes filles enceintes alors qu’elles étaient scolarisées. De la classe de CE2 à la classe de terminale, avec des dégâts collatéraux au niveau de l’avortement, du VIH/sida etc. Face à de tels chiffres, il fallait une solution qui soit adaptée à l’époque dans laquelle nous vivons », explique Mgr Salomon Lezoutié, évêque de Yopougon. « Il est également important que la virginité ne soit plus perçue comme une anomalie chez les jeunes filles chrétiennes. C’est une valeur d’Église qu’il faut réactualiser ».
« Il faut quelque chose qui interpelle et qui choque les consciences face au fléau des grossesses précoces », renchérit le P. Jean-Noël Gossou, directeur des œuvres du diocèse de Yopougon et principal organisateur du concours. « Il est choquant qu’une petite fille en classe de CE2 tombe enceinte. »
Les précédentes éditions « Miss vierge » avaient suscité de vives polémiques, des radios catholiques consacrant même des débats en « libre antenne » sur le sujet. « J’estime que cela expose ces filles à perdre justement cette valeur qu’elles sont censées défendre. Elles peuvent même subir un viol », estime Martine, une mère de famille de Yopougon, qui se dit toutefois favorable à la virginité, « au moins jusqu’au bac. »
Qu’en pensent les principales concernées ? Urbi & Orbi Africa a rencontré les trois lauréates de l’édition 2016.
Vierges
Cheveux coupés, sans bijoux, mais d’une beauté saisissante, Cynthia a été élue « miss vierge » 2016. Cette jeune fille de 17 ans aspire à la vie religieuse. Sa participation au concours « miss vierge », relève, dit-elle, d’un « choix personnel. « L’une des raisons pour lesquelles j’ai participé à ce concours, c’est pour montrer aux jeunes filles qu’être vierge n’est pas une honte. Elles doivent en être fières et l’assumer », soutient-elle.
Lydie, première dauphine, a aussi 17 ans. Ses grands yeux curieux cherchent à comprendre l’intérêt dont elle fait l’objet. Élève en classe de terminale, elle entamera des études d’expert-comptable une fois le bac en poche. « Ce sont surtout mes parents qui m’ont encouragée à me présenter », reconnaît-elle.
Rita, 20 ans, très engagée dans sa paroisse, est la deuxième dauphine. Elle a également été encouragée par ses parents à se présenter « pour donner le bon exemple ».
Comment ces jeunes filles se sentent-elle après avoir exposé un point aussi intime de leur vie ? Pour Cynthia, cela peut aider d’autres jeunes filles. Lydie, elle, admet que la virginité est quelque chose d’intime que l’on peut vouloir garder pour soi. « Mais en même temps, il ne faut pas en avoir honte », précise-t-elle.
« Depuis cette élection, je suis plus sollicitée par les hommes » raconte, quant à elle, Rita. « Certains en font un sujet de plaisanterie mais comme j’ai un caractère bien trempé, je ne me laisse pas faire ! »
Source : http://urbi-orbi-africa.la-croix.com
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