Chers confrères, chères consœurs,
Demain vendredi 3 mai, nous allons une fois encore, tous ensemble, célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette journée ne sera ni une célébration de plus ni une célébration de trop. Ce sera plutôt une station indispensable sur la voie de la conquête de la liberté totale de la presse. Car, la lutte pour la liberté est une quête permanente.
En côte d’Ivoire, loin d’être une chimère, cette lutte porte du fruit. La preuve par la nouvelle loi sur la presse qui consacre la dépénalisation des délits de presse. Toutefois, la plus grande avancée reste par-dessus tout la suppression de la détention provisoire de journalistes qui était une pratique régulière dans le pays jusqu’à un passé récent. Cette avancée a permis au pays de gagner 11 places dans le classement mondial de la liberté de la presse 2019 en passant de la 82e position à la 74e avec un score global de +0,56. Selon Reporter sans frontière (RSF), la Côte d’Ivoire a en effet enregistré moins d’atteintes à la liberté de la presse en 2018.
Cependant, d’énormes efforts restent encore à faire de la part du gouvernement ivoirien. Et pour cause, les agressions contre les journalistes de la part des forces de l’ordre d’une part, et les pressions ainsi que les intimidations et les censures des publications de la part des hommes politiques d’autre part, sont relativement persistantes. Elles gagnent même en intensité au fur et à mesure que nous progressons allègrement vers le scrutin présidentiel de 2020.
Le thème de cette année de la Journée mondiale de la liberté de la presse qui est « le rôle des médias dans les élections et la démocratie » ne peut donc qu’être parfaitement judicieux. Comme le dit si bien António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, « il ne saurait y avoir de pleine démocratie sans accès à une information transparente et fiable. La liberté de la presse est la pierre angulaire de l’édification d’institutions justes et impartiales ; elle permet aussi de mettre les dirigeants devant leurs responsabilités et d’exprimer la vérité face aux puissants».
L’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (Apeci) encourage à cet égard le gouvernement ivoirien à respecter jusqu’au bout et dans les moindres détails son engagement en faveur de la liberté de la presse prescrit par la nouvelle loi. Ce, afin que les journalistes en générale, et particulièrement ceux qui travaillent pour les médias étrangers en Côte d’Ivoire puisse jouer pleinement leur rôle, qui est d’informer dans le respect des règles de l’éthique et la déontologie, dans le processus démocratique et électoral.
C’est à ce prix que la Côte d’Ivoire se construira dans la paix durable nonobstant les enjeux électoraux. Cette forte conviction qui est nôtre est d’ailleurs renforcée par la Directrice générale de l'Unesco, Mme Audrey Azoulay, quand elle affirme que « la liberté de la presse est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Tous les États, toutes les nations, se fortifient par l’information, le débat et la confrontation des points de vue. À l’heure de la multiplication de discours de défiance et de délégitimation de la presse et du travail journalistique, il est primordial que la liberté d’opinion soit garantie par l’échange libre des idées et des informations fondées sur des vérités factuelles ».
Les décideurs ivoiriens ont donc tout naturellement plus à gagner qu’à perdre en œuvrant pour un environnement favorable aux médias et où l’exercice du métier de journalisme devient tout simplement passionnant et sécurisant à tout point de vue.
Bonne célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
La Présidente
M'ma Camara
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