Samedi 23 Novembre, 2024 - 4:52 AM / Abidjan +33
Samedi 23 Novembre, 2024 - 4:52 AM / Abidjan +33
Société

Les journalistes catholiques ivoiriens veulent défendre « la liberté de la presse »

Partages sur Facebook Partages sur Twitter + Partages sur WhatsApp
Single Post
images d illustration

En Côte d’Ivoire, alors que les associations professionnelles dénoncent le projet de loi sur la presse prévoyant des peines d’emprisonnement pour les journalistes, l’Association ivoirienne des journalistes catholiques (AIJC) s’exprime sur les difficultés rencontrées par la corporation.

Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux et dans les journaux, les journalistes ivoiriens ne décolèrent pas. La cause : le projet de loi sur la presse, présenté le 5 mai, par le gouvernement devant la commission des affaires générales et institutionnelles de l’Assemblée nationale.

Ce projet de loi avait été proposé par l’ancienne ministre de la communication Affoussiata Bamba Lamine et validé en Conseil des ministres avant d’arriver à la table de l’Assemblée. C’est notamment l’article 90 qui provoque l’indignation des journalistes. Selon les dispositions de cet article, quiconque, par voie de presse, fait l’apologie des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, collabore avec l’ennemi ou encore incite au vol et au pillage, au meurtre, incite à la xénophobie, à la haine tribale est passible d’une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans, et d’une amende de 300 000 à 3 millions de francs CFA.

Vendredi 5 mai, deux jours après les marches organisées à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, un groupe de journalistes a fait irruption dans l’hémicycle avec une banderole portant l’inscription « Non à l’emprisonnement des journalistes » pour manifester son opposition à cette loi jugée liberticide.

L’avis des journalistes catholiques

Dans ce climat tendu, Pierre Kouamé, président de l’Association ivoirienne des journalistes catholiques, déplore le « recul démocratique » en Côte d’Ivoire. « Jusque-là, une loi garantissait une assez large liberté à la presse, explique-t-il. D’ailleurs, il existe déjà des voies de recours lorsque l’information est fausse : le droit de réponse et le Conseil National de la Presse (CNP) qui sanctionne les organes de presse lorsqu’ils ne respectent pas la déontologie du métier. Ce n’est pas au procureur ou à l’État de se substituer à cet organe pour traîner les journalistes en prison comme de vulgaires bandits. »

Innocent Beugré, secrétaire général de l’association, dénonce également cette « confiscation de la liberté de la presse. » Pour lui, le journalisme en Côte d’Ivoire est désormais un métier à haut risque.

Un métier difficile

Innocent Beugré relève aussi des difficultés d’un autre ordre : « En plus du manque d’équipement et du mauvais traitement salarial, il faut noter la trop forte implication des politiques. De ce fait, les journalistes subissent menaces et intimidation. »

Pour Pierre K. Kouamé, la précarité du métier demeure un grand handicap : « Mon plus grand choc en tant que journaliste, c’était au moment de mes stages dans les maisons de presse. Non seulement ce n’était pas rémunéré mais encore je passais de désillusion en désillusion. Ces entreprises de presse préfèrent changer les stagiaires plutôt que de les embaucher. C’est même rare de voir un journaliste de la presse privée embauchée en bonne et due forme avec un salaire décent et régulier.»

À ces difficultés s’ajoutent celles liées à la collaboration avec les instances d’Église. « L’Église est réticente à s’ouvrir aux journalistes, cela nous rend le travail très compliqué. Le pire est que le filtrage qu’elle tente d’opérer sur l’information et la lourdeur des procédures finissent par se retourner contre elle. En outre, le silence des évêques sur certains sujets donne du poids aux rumeurs », estime Innocent Beugré.

L’AIJC en quelques mots

Créée en 2013, l’association ivoirienne des journalistes catholiques se veut une plate-forme d’échange et de convivialité entre journalistes catholiques (AIJC). Son slogan est : « Notre foi, notre clause de conscience. » L’une de ses ambitions est de former les rédacteurs des journaux paroissiaux pour une meilleure qualité de leurs articles.

Source: http://urbi-orbi-africa.la-croix.com

Partages sur Facebook Partages sur Twitter + Partages sur WhatsApp

0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.

Commentez cet article

Auteur Commentaire : Poster votre commentaire
Banner 01

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email

Identifiez-vous

Don't have an account? Registration
OR