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Société

Ministère de l'Agriculture : S'estimant floués par le gouvernement, les agents veulent tout paralyser ce mardi, une descente sur Abidjan annoncée

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Ils sont 1500 agents du ministère de l'Agriculture et développement rural (Minader), qui annoncent un arrêt systématique de travail, mais surtout une descente sur la tutelle à l'immeuble de la Caisse de stabilisation (Caistab) à Abidjan ce mardi 12 juin 2018. Leurs leaders syndicaux, que nous avons reçus dans les locaux de linfodrome.ci, sont très en colère, et surtout déterminés à mener ce mouvement. Stéphane Tersia Tchétcho, le Secrétaire général du Syndicat national des techniciens d' agronomie de Côte d'Ivoire (Synataci) et Adama Koné, son chargé de la documentation, soulignent ne plus vouloir se laisser berner comme ils estiment l'avoir été suite à des négociations qu'il disent avoir entamé, le lundi 4 juin dernier, avec des émissaires du gouvernement, et qui ont abouti à la suspension d'une grève qu'ils venaient d'entamer avec leurs camarades. Laquelle grève avait pour objet de revendiquer deux préoccupations majeures. A savoir la finalisation du projet de décret portant prime d'incitation du personnel du ministère, et le retour au service déconcentré au niveau de certaines activités transférées à des structures sous tutelle.

Selon nos deux interlocuteurs, alors que leur mot d'ordre de grève était respecté à 100% sur l'ensemble du pays, dans les 108 directions où exercent les 1500 agents qu'ils sont, ils ont été conviés, le même lundi, par le directeur du cabinet du ministère de la Fonction publique et son homologue du ministère de l'Agriculture à une rencontre d'urgence. Au cours de cette rencontre, ils seront situés sur le blocage du projet de décret réclamé au niveau du Secrétariat d'Etat chargé du Budget, en raison de tension de trésorerie au niveau du gouvernement.

Aussi, les négociateurs auraient souhaité que soit différée d'octobre au 1er janvier 2019, la date de prise d'effet dudit projet validé déjà par leurs ministères respectifs. « Ils nous ont demandés alors de surseoir au mot d'ordre de grève, et qu'en retour, les signatures des 4 ministères concernés (le Budget et l'Economie et les Finances y compris), se feraient au plus tard le vendredi », relate Stéphane Tersia, qui fera noter sa surprise quand, à l'échéance prévue, lc'est à dire le vendredi dernier, ils s'entenden dire par leurs interlocuteurs qu'ils n'ont jamais pris l'engagement qu'ils auraient leur projet de décret validé par tous les concernés.

Aussi, se sentant floués, le SG du Synataci et ses camarades ont-ils décidé de relancer leur mouvement de grève. « Nous reprenons la grève ce mardi 12 juin 2018, car il s'agit d'une tentative de décrédibilisation de notre syndicat auprès de nos adhérents, une stratégie pour casser la grève. Apartir du 12 juin 2018, les agents du Minader seront en grève. Aucune inspection ne sera faite sur les produits agricole au frontière, les pesticides illégaux vont envahir le territoire, les règlement de litige seront suspendus et biens d'autre activités. Nous lançons un appel à tout nos camarades de descendre sur Abidjan, à la Caistab pour dénoncer ce comportement », lance M. Tersia, qui souligne que ce n'est pas la première fois que ses camarades et lui se font dribbler.

Suite à une première grève, début septembre 2017, en effet, il brandit un courrier que le ministère de l'Agriculture a transmis à la Fonction publique relativement au mémorandum du Synataci. Une requête qui a eu l'accord, deux semaines après, du Premier ministre Amadaou Gon Coulibaly. En témoigne un autre courrier en date du 20 septembre 2017 du directeur de Cabinet de la Primature demandant au ministre de la Fonction publique de lui faire des propositions pour « l'élargissement du champs d'application du décret2008-29 du 29 février 2008 aux techniciens en agronomie ».

A la cérémonie de présentation des vœux, en janvier 2018, poursuit le leader syndical, le chef du gouvernement ivoirien fera encore la promesse. Mais, celle-ci restera toujours sas suite, mettant ainsi dans une posture inconfortable son bueau syndical. « Nous avons passé tout ce temps jusqu'en juin, à calmer nos camarades. Ce qui a conduit au nouveau mot d'ordre de grève. Au lieu de nous recevoir pour dialoguer, on a appris qu'ils sont en train de prendre des dispositions sécuritaires pour nous mater. Mais, nous n'allons pas réculer », prévient Stéphane Tersia, qui déplore le niveau de salaire de biens de ses camarades et lui, malgré tous les gros efforts qu'ils fournissent dans leurs activités au quotidien. « On ne peut plus continuer à vivre avec de tels niveaux de rémunération », lance-t-il.

 
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