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Polémique sur les cours de mercredi: Que cachent les instituteurs ?

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Polémique sur les cours de mercredi: Que cachent les instituteurs ?

A la faveur de la rentrée scolaire 2016 – 2017, le gouvernement ivoirien a décidé d’instaurer les cours les mercredis à  travers l’arrêté N°0066 du 12 août 2016. Le 5 septembre dernier au lycée Sainte Marie de Cocody, la ministre de l’éducation nationale a expliqué aux partenaires du ministère et aux parents d’élèves qu’il s’agit de faire en sorte que le quantum  horaire ivoirien soit conforme à la norme internationale. En d’autres termes, la norme appliquée au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En dépit de cette explication de Kandia Camara, cette prorogation des cours dans les établissements primaires de quatre jours et demi (sauf classes de Cm2) n’a pas été accueillie favorablement par les instituteurs. Pis, regroupés au sein du Mouvement ivoirien des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), les enseignants ont brandi la menace de la grève au cas où la décision est maintenue. Il n’en fallait pas plus pour soulever l’ire de la première responsable de l’Education nationale en Côte d’Ivoire qui a dit réserver « une riposte sauvage et inoubliable » au leader du Midd, Mesmin Comoé et à « ses sbires » s’ils s’aventuraient à boycotter les cours de mercredi.

 

Pourquoi les cours de mercredi dérangent ?

A froid, l’on est bien tenté de se demander pourquoi les instituteurs rechignent à faire cours la demi-journée du mercredi ? Cette interrogation est d’autant plus légitime que nos chers maîtres ont habitués leurs élèves et leurs parents, aux cours de renforcement ce même jour. Moyennant de l’argent. Le mot est lâché, l’argent. En plus de leurs salaires mensuels, nos enseignants ont jusque-là exigé une certaine somme aux apprenants  en guise de rémunération des cours qu’ils donnaient.

 

« Quand je pense que je ne vais plus payer 5.000 Fcfa/mois x 2 (enfants) = 10.000 Fcfa x 8 (mois) = 80.000 Fcfa, après avoir payé des centaines de mille pour mes 2 enfants au primaire (ils étaient 3 il y a 2ans), je me réjouis de la décision de Kandia Camara », a commenté le journaliste Saint-Claver Oula sur sa page facebook.

  

L’argent, le problème ?

A y voir de près, en se pliant à la décision du gouvernement sans compensation financière, les enseignants du primaire ont un grand manque à gagner. « L'an dernier, j'ai fait un calcul tout simple dans l'école de mes deux enfants. Là-bas, les cours de mercredi, c'est du CE1 au CM2. Il y avait 3 classes par promotion. Ce qui fait 3 x 4 = 12. Il y avait en moyenne 25 élèves par classe. 12x25 = 300. Donc 300 x 5000 Fcfa/mois = 1.500.000 Fcfa. A la fin de l'année, l'école se retrouve à 1.500.000 Fcfa x 8 = 12.000.000 Fcfa. Ça fait un bon pactole hein. En plus, les gars avaient même instauré des cours du soir (de 17h à 18h pour les classes de CM1 et CM2 pour, dit-on renforcer le niveau de l'élève en vue des examens). Pour ça, on devait payer 3.000 Fcfa/mois », a relaté Saint-Claver Oula .

Puis de dénoncer : « Tu es parent d'élèves, tu ne t'exécute pas, ton enfant sera marginalisé voire traumatisé en classe. Là-bas, il est seul face à son maître qui est maître de sa tenue. Mieux, ce sont les leçons de mercredi et cours du soir que l'instituteur donne en devoir de classe et même à l'examen. Et puis bonjour les mauvaises notes pour ceux dont les parents sont réfractaires à ces cours de mercredi et du soir ».

Tout comme l’ex rédacteur en chef de Le Nouveau Courrier, les parents d’élèves ne voient pas d’un bon œil cette pratique des maîtres. Aussi, c’est avec satisfaction qu’ils ont accueilli, dans leur majorité écrasante, l’instauration légale des cours de mercredi sans conséquence financière. Le Midd et son leader devrait donc raviser leur position et se plier à la décision de l’autorité et éviter de sacrifier l’avenir des élèves sur l’autel de leurs intérêts égoïstes. En tout cas  s’il est vrai que leurs réticences tiennent du manque à gagner qu’occasion la prorogation des jours de cours d’une demi-journée.

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