Pour contrer les microbes, les populations s’organisent en système d’auto-défense

Depuis quelques années, une bande d’adolescents sème la terreur dans plusieurs quartiers populaires d’Abidjan.

En journées comme tard dans les nuits les riverains sont inquiétés de l’apparition de ces jeunes malfaiteurs. Et leur mode opératoire est connu : ils se déplacent et agissent en groupe. Ils sont également très bien organisés de sorte que leur échapper relève du miracle. Les plus chanceux de leurs victimes s’en sortent avec de grosses entailles d’armes blanches sur le corps, quand les plus malheureux sont atrocement tués. Que faire pour stopper ces parasites nuisibles ? En attendant que les autorités ne prennent à bras – le - corps ce problème, les populations semblent trouver une solution. Se barricader avec les systèmes d’auto-défense…

A ce jour, plusieurs victimes ont été enregistrées, on ne les compte plus. Certaines d’entre elles sont fortement médiatisées quand d’autres passent inaperçues. Dans tous les cas, du côté des familles touchées, la douleur et la désolation sont les mêmes. On se souvient encore du cas de la jeune étudiante Claudia Larissa Abogny, jeune étudiante mortellement poignardée par une bande de « microbes » dans la nuit du 11 au 12 août 2015, à Yopougon Niangon. Son décès avait suscité colères et indignations des internautes, mais sans plus. Et pendant ce temps, les microbes font de plus en plus de victimes et ne semblent pas être inquiétés.

Jusqu’ici, quelques rares chefs de ces tueurs ont essuyés le courroux des populations. C’est le cas de « Pythagore ». Lui qui sévissait en toute impunité dans la commune d'Abobo, est tué à coups de machette au quartier plaque 2, par une foule en colère, le 29 Mars 2016. Ce malfrat a été appréhendé par un système d’auto-défense installé dans le quartier. Malheureusement pour le caïd, la Police arrivée en retard n’a pu le sauver de la foule déchaînée. C’est aussi le cas de « Zama » lynché par la population, en avril 2015. De son vrai nom Mamadou Traoré, il était chef du redoutable gang de microbes du quartier Attécoubé… Cette nouvelle méthode d’autoprotection semble être une issue face à ce phénomène apparemment sans solution.