Indignée du retrait de la Côte d’Ivoire de la reconnaissance
de la compétence de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
(CADHP), les organisations des Droits de l’Homme de la Société civile
ivoirienne se disent indignées et appellent les autorités ivoiriennes à reconsidérer
leur position.
Lire la déclaration
A l’issue du Conseil des Ministres du 29 avril 2020, le
porte-parole du gouvernement ivoirien a annoncé le retrait de la reconnaissance
de la compétence de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
(CADHP) par la Côte d’Ivoire. Les signataires de la présente déclaration ont
appris avec surprise et indignation, cette décision des autorités ivoiriennes.
En effet, conformément au protocole portant création de la
Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), la reconnaissance
de la compétence permet aux individus, personnes privées et aux Organisations
Non Gouvernementales (ONG) ayant le statut d’observateurs auprès de l’Union
Africaine (UA), de saisir directement la Cour sans passer par la Commission
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Les signataires de la présente déclaration tiennent à
rappeler que la déclaration de la reconnaissance de la compétence de la Cour
par la Côte d’Ivoire en 2013 est le fruit d’un long et pénible combat de
lobbying et de plaidoyer des Organisations Non Gouvernementales ivoiriennes. Ce
sont ainsi, plusieurs années de lutte, qui viennent d’être annihilées, à
l’issue de seulement deux heures de réunion.
Pour les signataires de cette déclaration, même si sa
légalité n’est point à contester, cette décision apparaît illégitime car elle
indique manifestement un recul en matière de protection des droits humains.
Les signataires de cette déclaration tiennent à rappeler que
la capacité de la Cour de recevoir des communications individuelles est
fondamentale pour sa crédibilité dans son rôle de lutte contre l’impunité et de
protection des droits de l’homme sur le continent où ils sont abondamment
proclamés et constamment violés.
En conséquence, les signataires de la présente déclaration,
expriment leur profond regret et condamnent avec la plus grande fermeté cette
décision du Conseil des ministres qui restreint désormais l’accès des personnes
privées à la justice africaine.
Les signataires invitent instamment le Gouvernement ivoirien
à reconsidérer cette décision dans l’intérêt de la prévention, de la promotion
et de la protection des Droits Humains et du peuple de Côte d’Ivoire dont il
tient sa souveraineté.
Fait à Abidjan, le 02/05/2020
Pour l’APDH, la LIDHO, le MIDH, CIVIS Côte d’Ivoire,
l’ADJL-CI, l’OBSLID, l’AFJCI.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article