Un haut représentant de la Fédération nigériane de football (NFF) a considéré ce weekend que les joueuses lesbiennes étaient responsables des mauvaises performances de l’équipe nationale féminine, des propos homophobes déjà condamnés par la FIFA dans le passé.
L’équipe des Super Falcons s’est imposée comme la meilleure du continent, avec neuf victoires sur 11 éditions de la Coupe d’Afrique, et elle a été présente lors de toutes les Coupes du monde féminines depuis 1991.
Cette année, cependant, les Super Falcons n’ont pas fait de belles performances lors des Jeux Africains, à Brazzaville, et l’équipe n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio.
Pour le vice-président de la NFF, Seyi Akinwunmi, ces mauvais résultats sont dûs aux relations homosexuelles au sein de l’équipe –une pratique illégale au Nigeria.
« Le lesbianisme tue les équipes » et « les gens ont peur d’en parler », s’est-il plaint lors d’une rencontre de reporters sportifs à Ibadan, une ville du sud-ouest du Nigeria, samedi. Ses commentaires ont ensuite été largement repris par la presse nigériane lundi.
M. Akinwunmi a été contacté par l’AFP, mais il n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter cette remarque.
Le Nigeria, un pays très religieux, où les quelque 170 millions d’habitants sont répartis entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien, a déjà été pointé du doigt par la Fédération Internationale de Football (FIFA) à cause de ce genre de propos.
En juin 2011, l’entraîneur Eucharia Uche s’était attirée les foudres de la FIFA quand elle avait déclaré que l’homosexualité était « sale », « spirituellement et moralement condamnable », admettant qu’elle avait congédié des joueuses lesbiennes de son équipe.
Il y a trois ans, selon les médias nigérians, l’ancienne présidente de la ligue nigériane de football féminin, Dilichukwu Onyedinma, a annoncé l’interdiction officielle de l’homosexualité féminine dans les équipes de football nigérianes, ce qui a entraîné une enquête de la FIFA.
L’homosexualité est interdite au Nigeria et passible de 14 ans de prison depuis janvier 2014. Il s’agit d’une des lois « les plus homophobes du monde » selon les militants des droits LGBT, mais le gouvernement nigérian avait affirmé, à l’époque, qu’elle était soutenue par 90% de la population.
source : slateafrique
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