Master of Ceremony du Ballon d'or FF 2019, candidat à la
présidence de la fédération ivoirienne et actuellement engagé pour l'obtention
d'un Master (MIP) auprès de l'UEFA, la légende ivoirienne de 41 ans a
définitivement abandonné le terrain pour une autre scène. Pas simple !
C'est arrivé un 16 novembre 1999, il y a déjà vingt ans
déjà, dans une petite salle du stade D'Ornano. Une première rencontre, ça ne
s'oublie pas. Et d'ailleurs, on le lui rappelle sur le ton de la plaisanterie à
chaque occasion ! Voici donc ce grand type en survêtement du Mans qui entre et
demande, timidement, presque gêné. «Quelqu'un veut me parler ?»
Il a 21 ans et s'apprête à vivre sa première saison pleine
dans la Sarthe mais ne le sait pas. On lève le doigt et on se présente. «C'est
donc toi, Didier Drogba... Tebily ? Tu es parent avec l'ancien joueur de Niort
Olivier Tebily ?» La réponse fuse, fluide et instantanée : «Oui,
c'est mon cousin. Vous le connaissez ?» Beh oui, Didier ! La glace est
tout juste rompue. Alors, on insiste. «Donc, tu es Ivoirien. Au pays, on te
connaît un peu ?» Le neveu du grand Michel Goba, qui disputa la CAN en
son temps dans les années 80, n'hésite pas un instant : «Ils ne savent même pas que
j'existe.» Drogba, un acteur incontournable du football africain et
européen.
Du Drogba sans calcul, sans aucun filtre. Bien avant la
célébrité, l'OM, Chelsea et tout le tralala qui s'en est suivi. Bien avant les
trophées collectifs et les récompenses individuelles. Surtout, avant un
inoubliable appel pour la paix et la réconciliation dans son pays, à genoux
dans le vestiaire, un soir de gloire à Omdurman au Soudan en 2005, après une
qualification historique pour la Coupe du monde. Parce que l'homme est devenu
par la suite un acteur incontournable du football africain et européen, un
buteur exceptionnel et un personnage hors du commun, on a eu à le croiser. De
temps en temps. En Afrique essentiellement, où le public lui porte un amour
authentique, pur, sans calcul aussi. Dans un cadre professionnel et même, c'est
arrivé, privé. Comme en Mauritanie, il y a deux ans. On se souvient de son
émerveillement à découvrir les réalisations concrètes de la Fédération
mauritanienne. Un football qu'il méconnaissait et dont il s'est aperçu lors de
ce séjour qu'il faisait partie des fédés africaines «modèles».
C'est là-bas, peut-être, et alors qu'il avait entamé un
dernier tour de piste en Amérique du Nord (Montréal puis Phoenix) que le
«Daïzoko», l'enfant chéri de la Côte d'Ivoire qui gagne, a commencé à mûrir son
projet pour le football de son pays. Candidat déclaré à la FIF depuis quelques
semaines, c'est peu dire qu'il ne fait pas – pas encore – l'unanimité parmi les
clubs et les dirigeants sportifs de son pays. On le critique et on discute le
pourquoi du comment. Lui n'en a cure, puisqu'il avance et multiplie contacts et
expériences. Dans quelques jours, sur la scène du Théatre du Châtelet, Drogba
jouera d'ailleurs les maîtres de cérémonie du Ballon d'Or France Football, un
trophée qu'il n'a jamais remporté mais dont il atteignit la 4e place en 2007.
Il y a quelques années, il s'était déjà essayé (avec entrain mais fébrilité !)
dans ce registre à l'occasion du trophée du meilleur joueur africain de la CAF.
Un programme qui se veut solide et détaillé
Il revient donc lundi soir sur une scène... parisienne, lui
le Marseillais de coeur. Avant de débuter ces prochaines semaines ou mois,
probablement, sa campagne la plus importante : celle pour la conquête de la
fédération ivoirienne. Sans crampons, mais avec un programme qui se veut solide
et détaillé, armé de sa (bonne) volonté mais pas que, et de cette envie maintes
fois exprimée d'instaurer un renouveau dans le football de son pays. Pour cela,
il ne suffit pas de s'assurer certains soutiens en hauts lieux. Il lui faudra
naturellement convaincre et aller sur le terrain au contact des petites gens du
foot. Attention Didier, nul n'est prophète en son pays...
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