Le fabricant de tabac British American Tobacco a annoncé ce mardi faire l'objet d'une enquête concernant ses pratiques en Afrique de la part de l'organisme chargé de lutter contre la délinquance financière au Royaume-Uni, le Serious Fraud Office (SFO).
L’affaire avait éclaté en novembre 2015 quand la BBC avait diffusé un reportage accusant British American Tobacco (BAT) de payer des pots-de-vin à des responsables de la lutte anti-tabac en Afrique de l’Est, dont deux personnes liées à la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce mardi 1er août, le groupe écrit dans un bref communiqué avoir « été informé que le SFO avait désormais ouvert une enquête formelle (sur) des allégations de mauvaises pratiques ». Un porte-parole a déclaré à l’AFP que cette affaire portait sur les activités du groupe en Afrique.
Le SFO a, de son côté, confirmé qu’il « enquêtait sur des soupçons de corruption dans la conduite des activités de BAT, ses filiales et des personnes associées ».
Le groupe, qui dit vouloir coopérer avec le SFO, avait indiqué la semaine dernière mener sa propre enquête sur de possibles mauvaises pratiques, sans plus de précisions.
« Le prix à payer pour faire des affaires en Afrique »
En 2015, après le reportage de la BBC, le cigarettier britannique, qui possède entre autres les marques Lucky Strike, Dunhill, Kent et Rothmans, avait démenti toute accusation. La chaîne avait eu accès à une centaine de documents confidentiels, et avait interviewé Paul Hopkins, un ancien employé de BAT qui avait travaillé 13 ans pour la compagnie au Kenya. Ce dernier avait révélé qu’il payait des pots-de-vin. La BAT lui avait dit que c’était le prix à payer pour faire des affaires en Afrique, avait-il assuré.
Dans un rapport publié le 19 juillet 2017, l’OMS estime que le tabagisme va exploser en Afrique ces dix prochaines années.
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