Dix-huit réfugiés burundais ont été tués vendredi dans l'est de la République démocratique du Congo par les tirs de militaires lors d'"échauffourées" entre les deux groupes, selon un bilan provisoire des autorités provinciales du Sud-Kivu.
Les Forces armées de la RDC (Fardc) ont voulu disperser vendredi à Kamanyola des réfugiés « en tirant des balles en l’air mais ils ont été débordés par les jets de pierres », a déclaré à l’AFP Josué Boji, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur du Sud-Kivu.
Selon Josué Boji, un groupe de réfugiés burundais exigeait la libération de quatre des leurs arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi, puis « expulsés vers leur pays d’origine ».
« Nous déplorons la mort d’un militaire Fardc et de 18 réfugiés » burundais, a-t-il ajouté, avant de préciser que ce bilan est provisoire, « étant donné que les réfugiés ont emmenés les corps d’autres tués au camp pakistanais de la Monusco à Kamanyola ».
Une porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Florence Marchal, a fait état d’un bilan, également provisoire, de 18 morts et 50 blessés.
« J’ai vu des gens tomber, des hommes, des femmes et des enfants qui n’avaient aucune arme. Jusqu’ici nous avons déjà décompté 31 tués et au moins 105 blessés dont une quinzaine très grièvement », a témoigné auprès de l’AFP un réfugié burundais.
Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.
Ces violences ont déjà fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture et ont poussé à l’exil plus de 400.000 Burundais.
Plus de 36.000 d’entre eux sont réfugiés en RDC, où ils sont installés dans le camp de Lusenda (est), saturé, et dans plusieurs camps de transit.
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