Le chef de l'armée zimbabwéenne a réclamé lundi la « fin » de ce qu'il a qualifié de « purge » au sein du parti présidentiel Zanu-PF, prévenant que l'armée pourrait « intervenir ». Une déclaration lourde de sens, qui survient peu de temps après le limogeage de l'ex-vice président Emmerson Mnangagwa.
« La purge actuelle qui vise clairement les membres du parti [Zanu-PF, au pouvoir, NDLR] qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance doit cesser immédiatement », a déclaré le général Constantino Chiwenga lors d’une conférence de presse organisée lundi 13 novembre au quartier général de l’armée. « Nous devons rappeler à ceux derrière ces dangereuses manigances que lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’armée n’hésitera à intervenir », a-t-il martelé face à environ 90 hauts responsables de l’armée.
Déclaration rare
Cette déclaration, particulièrement forte et rare du chef de l’armée, intervient alors qu’Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a fui le Zimbabwe pour l’Afrique du Sud, selon ses proches. Emmerson Mnangagwa, longtemps pressenti comme un possible dauphin du président Robert Mugabe dont il est un de ses anciens fidèles, a été démis de ses fonctions de vice-président la semaine dernière, après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, qui se retrouve désormais en position idéale pour succéder à son époux âgé de 93 ans.
Emmerson Mnangagwa entretient des liens étroits avec les militaires. Il a d’ailleurs reçu le soutien des anciens combattants de la guerre d’indépendance au Zimbabwe. À l’approche des élections générales de 2018, son éviction pourrait avoir des répercussions incontrôlables.
Les Mugabe, des « demi-dieux »
Après son limogeage, il avait promis de défier Robert et Grace Mugabe, les accusant de se prendre pour des « demi-dieux ». Il avait ensuite assuré qu’il « reviendrait au Zimbabwe pour diriger » la Zanu-PF, qui n’est pas « la propriété personnelle » des Mugabe.
La réponse du régime ne s’est pas fait attendre : quelques heures plus tard, il était exclu du parti, dont le congrès aura lieu en décembre. À cette occasion, Grace Mugabe, une figure très controversée, pourrait être nommée à l’un des deux postes de vice-président désormais vacant.
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