Le conflit à Air France est dans l’impasse totale : vendredi 4 mai, le PDG Jean-Marc Janaillac a jeté l’éponge. Il démissionne, mais le mouvement continue. La grève reprend ce matin pour deux jours. La compagnie est-elle en danger de mort comme l’a affirmé dimanche Bruno Le Maire le ministre de l’Economie ?
Elle est aujourd’hui dans une posture très délicate. Délaissée par les clients rendus furieux par cette grève qui dure depuis quatre mois. Minée à la bourse, son action a perdu 40 % depuis le mois de janvier et de plus en plus décrié aux Pays-Bas. Les salariés de KLM se demandent si l’alliance passée avec la compagnie française n’est pas en train de les conduire vers le crash. Enfin, l’Etat, son premier actionnaire, a fait savoir qu’il ne jouerait plus les pompiers pour financer les exigences des grévistes.
Air France-KLM est donc au pied du mur. Le quatrième transporteur aérien au monde est pourtant encore loin du dépôt de bilan, plutôt sur la voie de la résurrection qu’en phase terminale. La compagnie a renoué avec les bénéfices en 2017, mais la grève, qui a déjà coûté près de 300 millions d’euros pourrait réduire très vite ces efforts à néant.
Pour surmonter la crise, le conseil d’administration doit nommer un successeur à Jean-Marc Janaillac. Un recrutement qui ressemble à un tour de force. Qui aujourd’hui a envie de relever le gant ? Vite épuisés par les relations sociales, mais aussi par les relations avec l’actionnaire public, les PDG d’Air France-KLM défilent à un rythme soutenu. D’autant plus que la rémunération, une base annuelle de 600 000 euros que les primes peuvent doubler, n’est pas très motivante. Willie Walsh, le patron du concurrent IAG, l’alliance formée par British Airways avec Iberia et Vueling, a gagné quatre plus fois que celui d’Air France-KLM l’an dernier, tous bonus confondus.
Plusieurs noms circulent déjà. Le plus fréquent est celui de Fabrice Brégier, l’ex-numéro deux d’Airbus. En attendant de trouver la perle rare, le conseil d’administration pourrait désigner Anne-Marie Idrac, le 15 mai prochain, pour assurer la transition.
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