Dans une note de septembre 2016 intitulée "Le financement des attentats de Paris" que le JDD a pu consulter, le CAT reconstitue ainsi chaque poste de dépense (armement, logements, véhicules, téléphonie, faux papiers, déplacements…) et détaille la source de ses financements.
Pour les attentats de janvier, les chercheurs arrivent à un total de 25.800 euros, dont près de 21.000 pour le seul volet armement (deux pistolets-mitrailleurs CZ, six pistolets Tokarev, un revolver, deux fusils d'assaut et deux pistolets Zastava, un lance-roquettes…) Pour réunir cette somme, Amedy Coulibaly et les frères Kouachi ont puisé dans leurs fonds propres, alimentés notamment par un commerce illicite de vêtements et chaussures made in China, et surtout multiplié les crédits à la consommation.
Le financement des attentats de novembre est plus complexe. Aux subsides fournis par les trésoriers de l'État islamique en Syrie (2.000 à 3.000 euros par terroriste), il faut ajouter les revenus de l'exploitation et de la vente du bar de Molenbeek des frères Abdeslam, le fruit d'une collecte en Grande-Bretagne (3.800 euros) auprès de "sympathisants" opérée par Mohamed Abrini ou en région parisienne (4.000 euros) par l'entremise de la cousine d'Abaaoud…
Côté dépenses, l'étude du CAT arrive à un total de 82.000 euros dont un tiers - premier poste avec 27.000 euros - consacré aux déplacements des membres des commandos qui ont dû traverser l'Europe, sans oublier les nombreux allers-retours entre la Belgique et la Grèce ou l'Europe de l'Est effectués par Salah Abdeslam dans les mois précédant le 13 novembre.
La location de "logements conspiratifs" en Belgique et en banlieue parisienne (Bobigny, Alfortville) est chiffrée à 20.000 euros. L'armement (six fusils-mitrailleurs de type AK-47, un pistolet Browning, des vestes explosives) à 16.000 euros. Les frais de location de 11 véhicules à 11.000 euros. Les faux papiers et la téléphonie à 8.000 euros au total…
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