Suite à l’annonce d’un scientifique chinois qui prétend avoir contribué à la naissance des premiers bébés génétiquement modifiés, la communauté scientifique chinoise a dénoncé un acte contraire à l’éthique. Plus de 120 chercheurs ont aussi signé une lettre ouverte condamnant la supposée expérience et son auteur.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
C’est la Société chinoise pour la recherche en biologie cellulaire (CSBC) qui a dégainé la première. Dans un communiqué qui ne mâche pas ses caractères, l’association basée à Shanghai évoque une expérience « contraire aux normes morales », un « acte individuel dangereux », comparé au franchissement d’une « ligne électrique à haute tension ». L'institution demande à ce que son auteur soit puni.
Même son de cloche du côté des universitaires. Dans une lettre ouverte publiée lundi, plusieurs centaines de chercheurs condamnent un projet « ignorant complètement les principes de l’éthique biomédicale », et qualifient de « fou » le comportement du docteur He Jiankui.
Ce biologiste à l’Université des sciences et des technologies du sud de la ville de Shenzhen vient d’ailleurs, semble-t-il, d’être lâché par son propre labo. L’ancien directeur de l’hôpital privé Harmonicare, dans lequel He Jiankui a effectué ses recherches, affirme qu’il n’a pas signé le formulaire autorisant l’expérience, comme d’ailleurs les autres médecins de l’hôpital dont les noms figurent sur le document daté du 7 mars 2017.
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